Le Chacal : quand Bruce Willis et Richard Gere se provoquaient comme "des enfants"

Le Chacal : quand Bruce Willis et Richard Gere se provoquaient comme "des enfants"

Dans "Le Chacal", un tireur d'élite incarné par Richard Gere traque un redoutable assassin professionnel interprété par Bruce Willis. Pendant le tournage, les deux acteurs ont mis la patience du réalisateur Michael Caton-Jones à rude épreuve.

Le Chacal : la piste du tueur

Si les années 1990 ont offert aux spectateurs des références du thriller comme Le Silence des agneauxSeven ou encore Usual Suspects, elles n'ont pas non plus été avares en productions maladroites voire désastreuses. Parmi ces longs-métrages plombés par le cabotinage de leurs têtes d'affiche ou par le fait qu'ils ne soient que de pâles copies de grands succès, il est possible de citer Le FanLe Collectionneur ou encore Le Chacal.

Sorti en 1998 et réalisé par Michael Caton-Jones, réalisateur d'autres suspenses tièdes comme Père et flic et Basic Instinct 2Le Chacal a le mérite de dévoiler Bruce Willis dans certains de ses accoutrements les plus improbables. Si l'acteur enfile une multitude de perruques ridicules dans le film, c'est parce qu'il prête ses traits à un redoutable assassin qui se rend aux quatre du coins du monde en restant incognito.

Le Chacal
Declan Mulqueen (Richard Gere) - Le Chacal ©Universal Pictures

Après la mort de son frère, un chef de la mafia tchétchène fait appel à ses services pour se venger et éliminer une personnalité politique américaine importante. Alors que le Chacal met en place son plan d'action, l'agent du FBI Carter Preston (Sidney Poitier) et le major du MVD Valentina Koslova (Diane Venora) se lancent à sa recherche. Pour le débusquer, ils font appel à Declan Mulqueen (Richard Gere) et Isabella Zancona (Mathilda May), un tireur d'élite autrefois affilié à l'IRA et une ancienne militante basque qui ont côtoyé le tueur à gages dans le passé.

Une guerre d'ego entre Bruce Willis et Richard Gere ?

Bruce Willis et Richard Gere ne se croisent quasiment pas dans Le Chacal et vaquent à leurs occupations chacun de leur côté. Tandis que le premier arrache le bras du pauvre Jack Black en esquissant un léger sourire, le second raconte à Sidney Poitier tout ce qu'il sait sur le tueur avec un abominable accent irlandais probablement développé quelques minutes avant les prises de vues. Ce qui ne les a apparemment pas empêchés de se provoquer pendant la production. Selon Michael Caton-Jones, le premier objet de débat entre les deux têtes d'affiche était d'ordre politique, Bruce Willis revendiquant alors ses positions républicaines et Richard Gere ses convictions démocrates.

Interrogé par le Scottish Daily Mail en 2016, le réalisateur se souvient d'un repas assez compliqué (via Medium) :

Bruce demandait : "Pourquoi est-ce qu'il n'y aurait pas d'armes dans le film ?" Et Richard répondait : "Eh bien, en tant que libéral, je ne sais pas vraiment quoi en penser". Je devais jongler entre eux deux. C'était un combat entre eux pour avoir le plus d'attention et à la fin du plus long déjeuner de ma vie, je me suis dit : "Merci putain, ils ne partagent aucune scène".

Le Chacal
Le Chacal (Bruce Willis) - Le Chacal ©Universal Pictures

Pourtant, les deux stars finissent par se rencontrer dans le long-métrage, au cours d'un affrontement final dans les couloirs du métro. Organisé à Montréal, le tournage de cette séquence a pris du retard à cause des enfantillages des acteurs. Chacun attendait que l'autre sorte de sa caravane en premier pour se mettre au travail. Un petit jeu qui a mis la patience de Michael Caton-Jones à rude épreuve :

J'ai explosé contre eux deux en leur disant qu'ils agissaient comme deux enfants. Ils prétendaient n'avoir aucune idée de ce dont je parlais.