Réalisée par Gérard Oury et portée par Pierre Richard, la comédie "Le Coup du parapluie" est inspirée d’un terrible fait divers survenu à la fin des années 70.
Deuxième collaboration entre Pierre Richard et Gérard Oury
Parmi les réalisateurs français reconnus dans le genre comique, Gérard Oury fait sans doute partie des plus célèbres. En effet, le cinéaste a commencé son activité de metteur en scène principal au début des années 60 et a très vite connu le succès avec des films devenus cultes tels que Le Corniaud, La Grande Vadrouille et Le Cerveau. Sa notoriété, il la doit également à son acteur fétiche Louis de Funès, avec qui il collabore à plusieurs reprises.
Dans les années 70, leur duo marquera d’ailleurs les esprits une fois de plus avec deux chefs-d'œuvre du genre : La Folie des Grandeurs et Les Aventures de Rabbi Jacob. En 1978, sur le film La Carapate, il travaille pour la première fois avec une autre légende de la comédie : Pierre Richard. Les deux hommes travailleront de nouveau ensemble sur un autre long-métrage : Le Coup du parapluie.
Ce film suit Grégoire Lecomte, un acteur qui se retrouve confondu avec un dangereux tueur à gages. Ce dernier doit exécuter un contrat en assassinant un riche industriel avec la pointe d’un parapluie qui contient du cyanure. Si Le Coup du parapluie connaît un succès moindre par rapport aux comédies précédentes, il comprend néanmoins dans son casting deux futures grandes figures de la scène comique française : Gérard Jugnot et Dominique Lavanant.
Un fait réel sordide
Si Le coup du parapluie est une comédie, son histoire s’inspire pourtant d’un fait divers beaucoup moins drôle. En effet, le mode opératoire du tueur à gages présent dans le film est similaire à une méthode attribuée aux services secrets bulgares. En 1978, ce type d’empoisonnement défraye la chronique lorsque l’écrivain et dissident bulgare Georgi Markov en est victime et décède à Londres. Au départ, ce dernier pensait avoir été piqué par un insecte. La vérité est malheureusement plus effrayante : la veille de sa mort, un agent de la terrible DS (Darzhavna Sigurnost, service secret de la République populaire de Bulgarie) pique discrètement la jambe de Markov à l’aide de la pointe empoisonnée de son parapluie. Celui qui s’est réfugié en Grande-Bretagne, suite à ses critiques du gouvernement bulgare, trouve donc la mort le 11 septembre 1978.
1 mois plus tôt, un autre dissident bulgare avait été victime de ce mystérieux coup du parapluie : le journaliste et ancien agent secret Vladimir Kostov. En effet, ce dernier qui vivait en France et qui était également un fervent détracteur du régime de son pays, a lui aussi été victime d’une piqûre mystérieuse lors d’une promenade en famille dans les rues de Paris. Heureusement pour Kostov, il parvient à échapper à une terrible mort digne des plus grands films de la saga James Bond.
Ironie du sort : Gérard Oury souhaitait initialement appeler son film Le coup du parapluie bulgare, en référence à cette terrible affaire qui avait secoué l’opinion publique. Il faudra l’intervention du producteur Alain Poiré pour que le réalisateur revienne à la raison et donne le titre que tout le monde connaît.