Le Discours d'un roi : comment le bégaiement a nui à la santé de Colin Firth

Le Discours d'un roi : comment le bégaiement a nui à la santé de Colin Firth

Colin Firth incarne le souverain George VI dans le drame "Le Discours d'un roi", pour lequel il remporte l'Oscar du Meilleur acteur. Un rôle qui l'a littéralement paralysé pendant plusieurs jours.

Le Discours d'un roi : la thérapie d'un souverain

Après Elizabeth I, mini-série en deux épisodes portée par Helen Mirren et Jeremy Irons, Tom Hooper se consacre à une autre figure de la famille royale britannique avec Le Discours d'un roi. Dans ce film sorti en 2011, Colin Firth prête ses traits à George VI, père d'Elizabeth II dont le règne a duré quinze ans, entre 1936 et 1952. Lorsque son frère Édouard VIII (Guy Pearce) abdique, il hérite d'un trône dont il ne veut pas.

Le Discours d'un roi
Le Discours d'un roi ©Wild Bunch

Incapable de s'exprimer en public, George VI doit combattre son bégaiement à l'approche de la Seconde Guerre mondiale. Il peut pour cela compter sur l'aide du thérapeute Lionel Logue (Geoffrey Rush) ainsi que sur le soutien indéfectible de sa compagne Elizabeth (Helena Bonham Carter), alors qu'il s'apprête à prononcer le discours de sa vie.

Derek Jacobi, Jennifer Ehle, Timothy Spall et Michael Gambon complètent la distribution du long-métrage récompensé par quatre Oscars : Meilleur film, Meilleur acteur pour Colin Firth, Meilleur réalisateur et Meilleur scénario original pour David Seidler.

Un rôle complexe pour Colin Firth

Avec Le Discours d'un roi, Colin Firth incarne pour la troisième fois de sa carrière un personnage bègue, après la pièce de théâtre Three Days of Rain et le drame Un mois à la campagne. Malgré cette récurrence, le fait d'interpréter le roi George VI n'est pas une partie de plaisir pour le comédien. Tom Hooper et l'acteur font tout pour que cet handicap ne puisse pas être tourné en dérision et ne soit pas irritant, ce qui aurait évidemment ruiné le long-métrage. Interrogé par The Guardian en 2011, le cinéaste explique :

Il y a tellement de pièges. Si vous bégayez mal, cela peut devenir comique et ça aurait été un problème. Si c'est trop douloureux, le public n'a plus envie d'être dans la salle de cinéma et s'il est trop accentué, cela aurait ralenti le film. Il ne fallait jamais rater le bégaiement. (...) Le rythme du bégaiement était essentiel.

Le Discours d'un roi
Le Discours d'un roi ©Wild Bunch

Un rythme que Colin Firth maîtrise à la perfection, mais qui n'est pas sans conséquences sur sa santé pendant la production. Le comédien confie à ce sujet (via The Guardian) :

C'est la troisième fois que je joue quelqu'un qui bégaie. Cela a eu un impact sur mon corps - des maux de tête. J'ai dû apprendre à bégayer, puis jouer quelqu'un qui essaie désespérément de ne pas le faire. Ça a paralysé mon bras gauche - c'était très particulier. J'ai dû me bloquer quelque chose, me coincer un nerf. C'était une semi-paralysie qui a duré trois ou quatre jours. Derek Jacobi m'a dit : "Tu pourras constater que cela affectera ton élocution pendant un certain temps. Mais ne t'inquiète pas, une fois que tu auras terminé, ça disparaîtra".

L'autre difficulté pour l'acteur pendant la production du Discours d'un roi est de se glisser dans la peau d'un membre de la famille royale. Une condition qui relève du mystère selon lui, et que l'on ne peut qu'imaginer. Mais là encore, l'illusion est parfaite.