En 1964, Louis de Funès devient une véritable star avec "Le Gendarme de Saint-Tropez". Premier volet d'une saga culte, le film de Jean Girault voit le jour à la suite d'une situation fâcheuse vécue par le scénariste Richard Balducci, au cours de laquelle il croise un agent particulièrement mou.
Le Gendarme de Saint-Tropez : Cruchot débarque
Alors qu'il compte déjà plusieurs dizaines de longs-métrages à sa filmographie, parmi lesquels La Traversée de Paris, La Bande à papa ou encore Le Capitaine Fracasse, Louis de Funès devient une véritable star à 50 ans entre 1964 et 1965 avec Le Gendarme de Saint-Tropez, Fantomas et Le Corniaud. Le premier film marque ses retrouvailles avec Jean Girault. Le réalisateur et le comédien ont déjà collaboré ensemble sur Les Veinards, Pouic-Pouic et Faites sauter la banque, et resteront de fidèles collaborateurs jusqu'à leur dernier projet, Le Gendarme et les gendarmettes.
Premier volet de la saga devenue incontournable dans le paysage comique français, Le Gendarme de Saint-Tropez présente aux spectateurs le maréchal des logis-chef Ludovic Cruchot. Ce personnage peu aimable et particulièrement strict débarque sur la Côte d'Azur après une mutation. Pendant qu'il met la pression à ses collègues menés par l'adjudant Alphonse Gerber (Michel Galabru), sa fille Nicole (Geneviève Grad) s'attire quelques ennuis et fait croire à ses nouveaux amis que son père est un milliardaire nommé Archibald Ferguson. Pour la soutenir, Cruchot accepte de jouer le jeu.
Jean Lefebvre, Christian Marin, Guy Grosso, Michel Modo et France Rumilly complètent la distribution. Énorme succès, le long-métrage réunit plus de 7,8 millions de spectateurs français. Un carton qui n'aurait pas pu voir le jour sans l'existence d'un véritable gendarme, que le scénariste Richard Balducci croise par hasard.
La mésaventure à l'origine du film
En voiture dans le Var pour des repérages, Richard Balducci pense avoir trouvé la villa qu'il cherche et sort de son véhicule pour s'y rendre. Après s'être rendu compte qu'il s'est trompé, il découvre avec stupéfaction à son retour qu'un voleur lui a subtilisé sa caméra posée dans sa décapotable. Le scénariste s'empresse donc d'aller à la gendarmerie de Saint-Tropez, où il croise un agent qui ne semble absolument pas concerné par la situation. Cité par Télé-Loisirs, il explique plus tard :
Il était midi. En arrivant, j'ai trouvé un gendarme assis à califourchon. Avec beaucoup de difficulté, il s'est levé pour prendre ma plainte et m'a expliqué qu'il connaissait mon voleur et l'avait raté de cinq mètres, quelques jours plus tôt.
Une fois revenu à Paris, il raconte sa mésaventure à Louis de Funès, encore marqué par ce gendarme particulièrement mou. L'acteur lui aurait alors lancé :
On va en faire un film. C'est un très bon départ de film !
C'est ainsi que naît la brigade totalement dépassée et quelque peu fainéante de l'adjudant Gerber, la plupart du temps occupée à chasser les nudistes.