La comédie "Le Gendarme et les Gendarmettes" est le dernier film de Louis de Funès tourné avant sa mort en 1983. Découvrez l'envers d'un tournage sous haute tension marqué par la mort du réalisateur Jean Girault.
Le Gendarme et les Gendarmettes : le dernier de Funès
Sorti en octobre 1982, la comédie Le Gendarme et les Gendarmettes est le sixième et dernier film de la saga Le Gendarme débutée en 1964 avec Le Gendarme de Saint-Tropez. Toujours réalisé par Jean Girault, le long-métrage marque la dernière apparition de Louis de Funès au cinéma avant sa mort en janvier 1983.
Pour ce sixième volet, Cruchot et son équipe sont chargés d'accueillir, de former et de prendre soin d'un contingent de quatre jeunes femmes en uniforme. L'affaire se corse lorsqu'un spécialiste de l'espionnage informatique enlève, une après l'autre, les nouvelles recrues. La brigade de Saint-Tropez doit alors déployer des trésors d'ingéniosité pour retrouver ces femmes dont ils avaient la garde, parfois au péril de leur vie.
Inspiré par les débuts de la féminisation de la gendarmerie nationale, le film a surtout été marqué par un tournage très compliqué, dû aux problèmes de santé de sa star et de son réalisateur. Ce dernier décèdera d'ailleurs avant que le film ne soit terminé.
Un tournage sous haute surveillance
Les prises de vues du film Le Gendarme et les Gendarmettes débutent au printemps 1982 à Saint-Tropez. Comme il l'avait fait sur L'Avare et La Soupe aux choux, Louis de Funès est très impliqué dans la réalisation et collabore étroitement avec Jean Girault. Il s'investit notamment beaucoup dans la direction d'acteurs. Mais sa santé fragile implique de lourds aménagements dans le planning de tournage.
En effet, après son double infarctus survenu en 1975, l'acteur star doit se ménager. Ainsi, le tournage du film est entièrement planifié en fonction de ses contraintes. Il ne peut tourner que quelques heures par jour, entrecoupées d'une sieste et a l'interdiction de tourner de nuit. Son cardiologue est également présent sur le tournage. Il est chargé de prendre sa tension avant les prises et peut lui ordonner d'arrêter si une scène lui demande trop d'effort.
Malgré ces contraintes et une santé déclinante, Louis de Funès déborde d'énergie et étonne toute l'équipe, faisant parfois fi des recommandations médicales. Le tournage du film Le Gendarme et les Gendarmettes s'étale à Saint-Tropez pendant plus de deux mois. Une durée hors-norme pour un tel film.
L'équipe craint néanmoins la mort de Louis de Funès à tout moment. Jean Girault aurait même confié à Michel Galabru qu'il pouvait partir en plein tournage.
Jean Girault s'en va
Si la santé de Louis de Funès inquiète, c'est bientôt celle de Jean Girault qui va chambouler le tournage. Alors qu'il était arrivé en forme sur le plateau au début des prises de vues, son état se dégrade au bout d'une semaine. Le réalisateur perd beaucoup de poids, et délègue souvent le travail à ses assistants réalisateurs ou à la seconde équipe. Bientôt, il ne peut même plus se déplacer, ce qui conduit l'équipe à devoir placer la caméra où il se trouve. Il quitte finalement le tournage après les prises de vues à Saint-Tropez, et avant celles en studio de Boulogne-Billancourt.
Il est finalement hospitalisé à son retour à Paris et le tournage se poursuit sans lui. C'est Tony Aboyantz, le premier assistant-réalisateur, qui est chargé de continuer tant bien que mal les prises de vues. Il est beaucoup aidé par Louis de Funès.
Jean Girault meurt avant que le film ne soit achevé le 20 juillet 1982 des suites de la tuberculose. Une maladie qu'il traînait depuis l'enfance. En raison de sa grande contagiosité, toute l'équipe est soumise à une quarantaine et à des dépistages. Finalement, un seul cas bénin est détecté et soigné.
Louis de Funès est dévasté par la mort de son ami. Malgré sa tristesse et sa santé fragile, il s'implique énormément pour terminer le montage du film aux côtés de Tony Aboyantz. Louis de Funès rend hommage à Jean Girault lors de la première du film Le Gendarme et les Gendarmettes à Saint-Tropez en octobre 1982. Il décèdera trois mois plus tard d'un nouvel infarctus.