"Le Guépard", chef-d'œuvre de Luchino Visconti datant de 1963, a prospéré à travers les décennies. Il s’est imposé comme un des films iconiques du réalisateur, notamment grâce à sa séquence de bal. Représentative des moyens monumentaux déployés, elle est au cœur de ce film ayant époustouflé les plus grands cinéastes.
La folie des grandeurs de Luchino Visconti
Le Guépard, succès incontournable du réalisateur italien Luchino Visconti, a su inspirer les plus grands de par son sublime. Costumes d’époque, décors majestueux et casting cosmopolite donnent au film datant de 1963 toutes ses lettres de noblesse. Burt Lancaster, Alain Delon et Claudia Cardinale y partagent l’affiche, dans une Sicile désemparée par les émeutes et le déclin de l’aristocratie.
Dans cette Italie du XIXème siècle, la révolte est toute aussi présente que les us et coutumes des nobles. Ainsi, Le Guépard nous offre aussi bien des grandes scènes de bataille que de bal. Le tournage, qui dura sept mois - mettant au passage Alain Delon en retard pour le tournage de Mélodie en sous-sol - a nécessité des moyens monumentaux. Cent cinquante décorateurs travaillèrent sur le film, accompagnés de nombreux coiffeurs, maquilleurs et fleuristes, comme mentionné dans Télérama.
Une scène de bal mythique
Le film se clôture par une séquence iconique, prenant à elle seule presque un tiers du film de trois heures. Tourné dans une véritable bâtisse italienne (le palais de Gangi), ce final impressionne de par sa majesté, et pour cause. Éclairée en partie aux bougies - spécifiquement composées d’acide gras purifié pour ne pas fondre sous les projecteurs - la séquence a nécessité quarante nuits de tournage pour aboutir.
Comme le reste du film, la volonté d’authenticité du réalisateur s’est traduite par l’utilisation de mobilier d’époque. À l’image de Barry Lyndon (1975) de Stanley Kubrick, intégralement tourné à la bougie, les grandes ambitions semblent faire les grands films…
C’est pour ce travail acharné que le film remporta la Palme d’Or au Festival de Cannes en 1963. Il reçut également l’Oscar des Meilleurs Costumes l’année suivante, justement mérité après l’utilisation des trois cents costumes pour la séquence finale. Le Guépard a su inspirer après lui de nombreux réalisateurs, dont Francis Ford Coppola ou Martin Scorsese.