Les réalisateurs du film Le Meilleur reste à venir (sorti en décembre 2019) avec Patrick Bruel et Fabrice Luchini nous avaient raconté le terrible drame qui les avaient inspirés et également attristé beaucoup de spectateurs : la disparition tragique de la comédienne Valérie Benguigui, de qui ils étaient très proches depuis "Le Prénom".
Le Meilleur reste à venir : Luchini face à Bruel
Dans le film Le Meilleur reste à venir sorti en 2019, Matthieu Delaporte et Alexandre de La Pattelière ont réussi un vrai tour de force : parler de la maladie et de la mort à travers une comédie lumineuse, qui célèbre l'amitié entre deux hommes, interprétés par Fabrice Luchini et Patrick Bruel.
Le pitch ? Suite à un énorme malentendu, deux amis d’enfance, chacun persuadé que l’autre n’a plus que quelques mois à vivre, décident de tout plaquer pour rattraper le temps perdu.
Le drame à l'origine du film
Au moment de la sortie du film en salles, nous nous étions entretenus avec les deux réalisateurs. Ils nous avaient alors révélé le terrible drame qui avait déclenché cette envie de parler de ce sujet difficile qu'est la maladie et la mort.
Après avoir connu le succès avec Le Prénom, sur les planches, et en salles, et être devenus très proches de toute la troupe d'acteurs, un drame les a frappés alors qu'ils étaient en plein conte de fées : la maladie et la mort de la comédienne Valérie Benguigui, emportée par un cancer, juste après la cérémonie des César 2013. Elle venait alors de remporter la statuette du meilleur second rôle pour sa prestation dans Le Prénom.
La mort de Valérie a été un événement très douloureux pour nous. Le timing était étrange car nous vivions à la fois le plus beau moment de notre carrière, et une immense tristesse. Nous venions d'avoir quarante ans, et nous avons commencé à regarder la suite d'une manière différente, et à nous poser des questions sur le temps qu'il nous restait à vivre, et sur la manière dont il fallait l'aborder. Ça nous a vraiment beaucoup marqués (...) on s'est dit qu'il fallait qu'on trouve le moyen de parler de ces sujets d'une manière lumineuse, drôle, et bienveillante. La comédie est pour nous un moyen d'auto-défense
nous avaient confié Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière.
Ironie du sort, après cette épreuve douloureuse, un autre drame est venu bouleverser l'écriture de ce film, puisque Matthieu Delaporte, a découvert qu'il avait contracté un mélanome sur la cuisse, exactement comme le personnage interprété par Fabrice Luchini dans le film. En attendant les résultats de sa biopsie qui se sont heureusement révélés bons, les deux hommes ont vécu un mois dans l'incertitude, ce qui a évidemment beaucoup influencé l'écriture du film, qui s'est faite sur plusieurs années :
On a vécu ce temps suspendu, ce suspense très mystérieux, qui était aussi teinté de drôlerie puisque Matthieu vivait ces moments là comme acteur malgré lui de ce drame qui se jouait peut être et aussi scénariste. On passait nos journées ensemble, ce qu’il vivait, il me le racontait. Il voyait ça aussi avec l’ironie de l’auteur et c’est là que le sujet est né.