Thriller policier médiéval haletant de Jean-Jacques Annaud, avec Sean Connery et Christian Slater dans les rôles principaux, "Le Nom de la rose" est-il inspiré d'une histoire vraie ?
Le grand spectacle médiéval de Jean-Jacques Annaud
La filmographie de Sean Connery, hors saga James Bond, compte plusieurs performances mémorables. Il y a par exemple celle de The Offence de Sidney Lumet en 1973, un an avant celle livrée pour Zardoz de John Boorman. Il y a aussi À la poursuite d'Octobre rouge, Les Incorruptibles, Rock, sans oublier celle qui l'a remis au premier plan au milieu des années 80 : Guillaume de Baskerville dans Le Nom de la rose.
Le Nom de la rose, réalisé par Jean-Jacques Annaud et sorti en 1986, a été un grand succès, salué par la critique comme par les spectateurs, qui ont été près de 5 millions à le voir au cinéma. Un grand succès, à l'image de celui du roman du même nom dont il est l'adaptation, écrit par Umberto Eco, véritable carton mondial en librairie lors de sa parution en 1980.
Le Nom de la rose raconte une enquête policière dans une abbaye bénédictine italienne au début du 14e siècle, où plusieurs moines sont retrouvés morts dans des circonstances étranges. Guillaume de Baskerville, frère franciscain très érudit et ancien inquisiteur, va mener l'enquête avec le moine novice Adso da Melk. Le Nom de la rose est un film historiquement réaliste, très dense et riche dans son histoire : une enquête policière palpitante, mais qui se déroule en parallèle de débats théologiques importants et de la terrible Inquisition. Cette histoire est-elle vraie ?
L'art de mêler le réel et la fiction
Le Nom de la rose est un roman, et donc une fiction, mais s'inspire d'épisodes historiques réels et de personnages ayant pour certains réellement existé. Génie de l'écriture et grand connaisseur de l'histoire médiévale, Umberto Eco a effectivement mêlé le réel et le faux dans son roman, à commencer pour son personnage principal.
Guillaume de Baskerville n'a pas réellement existé, mais il est inspiré de deux personnalités historiques. En premier, Guillaume d'Ockham, un grand philosophe médiéval et théologien anglais, membre de l'ordre franciscain. Umberto Eco lui emprunte sa fonction, son prénom, et sa mort pour le personnage de Guillaume de Baskerville - tous les deux meurent de la peste noire. Autre inspiration réelle : Bernard Délicieux, un moine franciscain de Carcassonne, renommé notamment pour son souci de justice et ses positions contre l'Inquisition. Des valeurs morales qu'on retrouve chez Guillaume de Baskerville.
Pour son nom de famille, l'inspiration est évidente : Sherlock Holmes, fameux enquêteur de fiction duquel l'écrivain a assumé avoir pris l'intelligence et les capacités d'investigation pour Guillaume de Baskerville.
Des personnages historiques et un réalisme poussé
Dans le film de Jean-Jacques Annaud , il y a par ailleurs au moins quatre personnages qui ont réellement existé : l'inquisiteur Bernard Gui, le cardinal Bertrand du Pouget, les théologiens Michel de Césène et Ubertin de Casale.
Le principal antagoniste du film est Bernardo Gui (F. Murray Abraham), qui en plus de traquer les hérétiques nourrit une rancune personnelle envers Guillaume de Baskerville. Il fait dans le film l'objet d'une liberté prise par Jean-Jacques Annaud à des fins cinématographiques, à savoir qu'il meurt à la fin de l'histoire dans le film Le Nom de la rose, ce qui n'est pas dans le cas dans la roman d'Eco et dans la réalité.
Ainsi, l'enquête que mènent Guillaume et Adso et les meurtres qu'ils élucident sont fictifs et ne se basent pas sur des faits connus. Mais en revanche, tout l'environnement dans lequel se déroule cette enquête est authentique et historiquement correct.