Pour "Le Transporteur 3", Olivier Megaton succède à Louis Leterrier aux commandes de la franchise portée par Jason Statham. Le réalisateur a dû surmonter plusieurs embûches durant la production, à commencer par le fait de devoir s'imposer face à son acteur principal.
Le Transporteur 3 : une dernière virée pour Jason Statham
Six ans après le premier volet et trois ans après le deuxième, Jason Statham enfile une dernière fois le costume de Frank Martin pour Le Transporteur 3. Dans cet épisode sorti en 2008 et réalisé par Olivier Megaton (Colombiana, Taken 2), le conducteur hors pair se voit confier une nouvelle mission périlleuse. Il doit transporter deux sacs dont il ne connaît pas le contenu ainsi qu'une jeune femme d'origine ukrainienne prénommée Valentina (Natalya Rudakova) de Marseille à Odessa.
Un contrat qu'il doit remplir pour l'énigmatique homme d'affaires américain Jonas Johnson (Robert Knepper). Si le héros refuse de l'honorer, il meurt. S'il s'éloigne un peu trop de son bolide, il meurt. Des conditions de travail pour le moins compliquées avec lesquelles Frank doit conjuguer, en plus d'affronter une horde d'ennemis. Les choses se corsent encore un peu plus lorsque le personnage faisant preuve d'un inébranlable sang-froid se découvre des sentiments naissants pour sa passagère.
Le Transporteur 3 marque donc l'ultime apparition de Jason Statham dans la franchise. Si le comédien refuse d'incarner à nouveau le protagoniste par la suite, c'est parce qu'on lui propose un cachet moins élevé pour trois autres longs-métrages que celui qu'il reçoit pour ce troisième opus. Interrogé par Vulture en 2015, l'acteur confie en toute sincérité :
Evidemment, ça a été une super expérience de faire ces films, et j’aurais adoré continuer. Mais ils voulaient que je signe pour trois films en plus sans aucun scénario, et ils voulaient me payer pour ces trois-là moins que pour un seul film ! Donc, ça a été une décision commerciale. J’aurais adoré le faire, mais tu ne peux pas vraiment signer sans voir de script, alors signer pour trois d’un coup ? Et être payé une misère ? Je ne voyais pas l’intérêt.
Une grosse pression sur les cascades
Pour le film, EuropaCorp ne débourse pas seulement une jolie somme pour le salaire de Jason Statham, mais aussi pour l'Audi A8 W12 de Frank Martin. Selon les informations de Première, la production fait un joli chèque de 150 000 euros pour le véhicule. Un engin extrêmement puissant avec lequel Luc Besson veut limiter au maximum les risques, notamment en raison de la mort du caméraman Alain Dutartre lors d'une cascade de Taxi 2 filmée à Paris.
Afin de pouvoir tourner les courses-poursuites en toute sécurité et en ayant recours le moins possible à des trucages numériques, Olivier Megaton peut compter sur l'expertise du superviseur Michel Julienne. Dans le dossier de presse, le cinéaste explique à propos de leur collaboration :
Avec Michel, l'objectif était encore d'innover le plus possible, de ne rien utiliser de ce qu'il avait déjà réalisé sur de précédents films. Toutes les courses-poursuites en voiture sont donc filmées à vitesse réelle, sans maquette, pour restituer la célérité et l'inertie qui sont celles d'une voiture qui part en tête à queue.
Une expérience complexe pour Olivier Megaton
Des prouesses que l'équipe du film doit réaliser en un temps record, puisque le planning des prises de vues est raccourci en raison d'une grève des comédiens que soutient Jason Statham, toujours d'après Première. Outre ce challenge, Olivier Megaton doit également s'imposer tant bien que mal auprès de son comédien principal au début du tournage, comme il le confie lors d'un entretien accordé à la chaîne YouTube Clap m'en cinq ! :
C'est compliqué, parce que tu arrives sur un troisième volet, donc le mec (Jason Statham, ndlr) pense tout savoir. (...) Au début, c'est compliqué. Et puis très rapidement, il voit que tu as cette connaissance, il voit que tu as cet investissement surtout et que toute ton équipe est hyper investie dans le film pour l'élever le plus haut possible. Et c'est à ce moment-là, et il faut du temps, où il relâche, qu'il y a une confiance et qu'effectivement, ça se passe vraiment bien. Mais ça passe par (le fait d'éliminer) plein de gens autour, qui sont assez parasites dans la relation. Mais c'est tout le temps comme ça.