Après le succès monstre de « Un nouvel espoir », George Lucas décide de développer l'univers « Star Wars » en produisant une suite : « L'Empire contre-attaque ». Pour l'occasion, il donne la réalisation à Irvin Kershner.
Star Wars : une trilogie culte
En 1977, George Lucas réalise l'un des plus grands films de science-fiction de l'histoire du cinéma : Star Wars : Un nouvel espoir. Une œuvre inédite qui dévoilait aux yeux du monde Mark Hamill, Harrison Ford et Carrie Fisher. Une aventure culte, aujourd'hui encore dérivée sous toutes les formes. Avec 6 Oscars (pour 11 nominations) et plus de 775 millions de dollars de recettes au box-office (pour un budget de 11 millions), Un nouvel espoir est devenu un énorme triomphe. Ce qui a évidemment poussé George Lucas à produire une trilogie entière.
En 1980, il est de retour avec L'Empire contre-attaque. Mais il décide de confier la réalisation à Irvin Kershner. Bien qu'il garde la place de producteur et scénariste, le tournage d'Un nouvel espoir a éreinté George Lucas, qui a donc décidé de s'abstenir de réaliser ce deuxième épisode. Avec l'argent qu'il a gagné sur le premier film et sur les innombrables produits dérivés, le cinéaste est devenu son propre producteur. Malgré son énorme budget de 33 millions de dollars, L'Empire contre-attaque a été entièrement produit par George Lucas et sa récente société LucasFilm. Là encore, le film est un énorme succès, avec un Oscar (sur 5 nominations) et plus de 550 millions de dollars de recettes au box-office. De plus, ce nouveau volet demeure encore aujourd'hui le préféré de nombreux fans, toute saga confondue.
L'Empire contre-attaque : un opus bien plus sombre
L'Empire contre-attaque regorge de nouveautés par rapport à l'épisode précédent. Irvin Kershner décide de prendre une tournure plus sombre, plus mature et plus dramatique qu'Un nouvel espoir. Déjà, le groupe de héros est séparé. Une situation inhabituelle puisque le trio restait totalement soudé dans le premier film. De même, le long-métrage débute directement par une grande bataille. Un fait inhabituel pour l'époque puisque les blockbusters préfèrent garder ce genre de scène pour les séquences finales.
Enfin, et c'est évidemment tout le charme de ce cinquième opus, les méchants gagnent ! Fait très rare dans un blockbuster, qui s'explique par la liberté totale de George Lucas sur ce film. Un choix inédit, qui se matérialise notamment le temps d'une scène culte : quand Dark Vador révèle à Luke qu'il est son père.
Un secret bien gardé
Mais cette réplique inoubliable, « je suis ton père », a été conservée dans le plus grand secret par George Lucas. Ce dernier a gardé jalousement sa révélation, même aux yeux de ses propres équipes. Aujourd'hui, c'est sans doute le twist le plus célèbre de toute l'histoire du cinéma. Une simple réplique qui change tous les ressorts dramatiques de la trilogie. Et renvoie à une mythologie bien plus large et complexe. Le cinéaste savait qu'il tenait quelque chose de remarquable. Une conclusion sans précédent qu'il garda secrète pour éviter de se faire voler l’impact de ce cliffhanger. Une révélation qui devait tomber à point nommé et ne pas être spoilée. Pour éviter ce genre de désagrément, George Lucas a préféré ne rien annoncer.
Pour préserver le plaisir de milliers de fans, George Lucas a menti à ses comédiens, et même au regretté David Prowse, l'homme sous le costume de Dark Vador. Pendant le tournage, l'acteur récita la réplique suivante : « Luke, Obi-Wan Kenobi est ton père ». Une discussion changée en post-production par « Je suis ton père », phrase portée par la voix de l'irremplaçable James Earl Jones, qui double le personnage dans toute la trilogie. Ainsi, seulement quatre personnes étaient au courant de cette imposture à la fin du tournage : George Lucas, Irvin Kershner, James Earl Jones et Mark Hamill. Pour capter la réaction de Luke face à cette nouvelle, Mark Hamill devait être au courant de cette petite machination. Le comédien a révélé en 2017 comment il a été mis au parfum de cette supercherie. Juste avant de tourner la séquence :
Avant de tourner la scène, ils m'ont mis à l'écart et Irvin Kershner, le réalisateur, m’a dit : "Écoute, je vais te dire quelque chose. George le sait, je le sais, et quand je te le dirai, tu seras la troisième personne au courant. Donc, si ça fuit, on saura que c’est toi". Quand il m’a dit ce que c’était, j’ai dit : "Vous vous moquez de moi !".
Et voilà comment conserver l'un des secrets les plus hallucinants de l'histoire du cinéma. George Lucas connaissait l'importance de ce passage, et il ne devait le gâcher pour rien au monde. Un pari parfaitement exécuté, tant cette réplique demeure, encore aujourd'hui, la plus culte de toute l'histoire du cinéma !