Gary Oldman offre une grande performance dans Léon de Luc Besson. L'acteur joue le terrible Stansfield, un flic sociopathe et corrompu. Le comédien l'a rendu mythique en partie grâce à une excellente improvisation.
Léon : un beau duo et un méchant grandiose
Léon (1994) est probablement, avec Le Cinquième élément (1997), l'un des films majeurs de Luc Besson. Deux films réalisés coup sur coup et dans lesquels Gary Oldman apparaît en tant qu'antagoniste mémorable. En effet, dans le premier, l'acteur joue le terrifiant Norman Stansfield, un flic corrompu des stups à l'origine du massacre de la famille de Mathilda (Natalie Portman). C'est lui que la jeune fille souhaitera éliminer en priorité après avoir été recueilli par Léon (Jean Reno), son voisin qui se révèle être un tueur à gage asocial. Les deux personnages vont s'aider mutuellement et réapprendre à vivre.
Mais si le duo est au cœur de Léon, la performance de Gary Oldman dans ce film est également importante. Son personnage apparaît encore plus dérangeant et malsain que Jean-Baptiste Emanuel Zorg, un fabricant d'armes excentrique, mais manipulé par le Mal en personne dans Le Cinquième élément. Stansfield est clairement au bord de la folie, nerveux, sous l'emprise de psychotropes. Il a surtout ce côté impitoyable qui fait que même ses hommes ont peur de lui. Gary Oldman l'incarne en tout cas à merveille, ce qui en fait un de ses meilleurs rôles de méchants (avec évidemment Dracula).
Une impro mythique de Gary Oldman
Gary Oldman paraît en roue libre dans Léon. Pourtant, l'acteur a surtout suivi à la lettre l'écriture de son personnage faite par Luc Besson (réalisateur et scénariste du film). Enfin, presque. Il y a au moins une séquence mythique du long-métrage qu'on doit à une improvisation bien trouvée du comédien. Une réplique courte, mais mémorable, qui se trouve dans la dernière partie du film. Alors qu'il a trouvé où se trouvent Léon et Mathilda, Stansfield envoie un groupe d'intervention pour les arrêter. Mais Léon ne se laisse pas faire et en laisse plusieurs au tapis.
Stansfield se tourne alors vers son bras droit et lui demande de faire venir tout le monde. Mais au moment où il doit se répéter, l'acteur hurle "Tout le monde" (Everyone en VO). Un cri effrayant qui a été improvisé par l'acteur, comme il l'avait raconté en interview.
C'était juste pour m'amuser, pour faire une blague, et Luc Besson l'a gardé.
La ligne du scénario indiquait uniquement "Tout le monde", et Gary Oldman devait le jouer plus calmement. Mais son hurlement s'avère au final bien plus marquant, et participe toujours plus à faire de Stansfield un véritable sociopathe.