Le film "Les Femmes du 6e étage" de Philippe Le Guay avec Fabrice Luchini est-il tiré d'une histoire vraie ? Découvrez tout ce qu'il faut savoir sur le long-métrage sorti en 2011.
Les Femmes du 6e étage : Fabrice Luchini rencontre l'Espagne
Sorti au cinéma en février 2011, le film Les Femmes du 6e étage est signé Philippe Le Guay (L'homme de la cave, Normandie nue). Au casting on retrouve, entre autres, Fabrice Luchini, Sandrine Kiberlain, Natalia Verbeke, Carmen Maura, Lola Dueñas et Audrey Fleurot.
L'action se déroule en 1962 dans un appartement bourgeois du seizième arrondissement de Paris. C'est là que vit Jean-Louis Joubert (Fabrice Luchini), père de famille, et agent de change rigoureux. Son existence est bousculée le jour où il découvre qu'une bande de bonnes à tout faire espagnoles vit au sixième étage de son immeuble.
Par l'intermédiaire de Maria (Natalia Verbeke), la jeune femme qui travaille sous son toit, il pénètre dans un univers exubérant et folklorique, à l'opposé des manières et de l'austérité de son milieu. Ému par ces femmes pleines de vie, il se laisse aller aux plaisirs simples pour la première fois de sa vie.
Au moment de sa sortie, Les Femmes du 6e étage a connu un vrai succès populaire au box-office. En effet, le film a cumulé plus de deux millions d'entrées et est resté à l'affiche cinq mois.
Le film est-il basé sur une histoire vraie ?
Lors de la promotion du film en 2011, le réalisateur Philippe Le Guay était revenu sur la genèse du projet. Et sur cet élément de sa vie très personnel qui lui avait donné envie de porter cette histoire à l'écran. Ainsi, il indiquait :
Tout a commencé par un souvenir d’enfance (...) mes parents avaient engagé une bonne espagnole qui s’appelait Lourdés, et j’ai vécu les premières années de mon enfance en sa compagnie. Je passais finalement plus de temps avec elle qu’avec ma propre mère. Même si je n’ai pas de souvenirs précis de ces jeunes années, ma mère m’en a parlé et il en est resté quelque chose en moi. Et puis l’étincelle est venue d’un voyage en Espagne, au cours duquel j’ai rencontré une femme qui m’a raconté sa vie à Paris dans les années 60. L’idée d’un film sur cette communauté des bonnes espagnoles s’est imposée à moi.
Le personnage de Fabrice Luchini est également inspiré de son propre père :
Je viens moi-même d’un milieu bourgeois. Mes parents habitaient le 17e arrondissement de Paris, mon propre père était agent de change, et j’ai été envoyé en pension comme les fils Joubert.
À la rencontre d'anciennes bonnes et d'un prêtre
Par souci d'authenticité, le réalisateur et le co-scénariste Jérôme Tonnerre sont partis à la rencontre d'anciennes bonnes du seizième arrondissement, ainsi que d'anciennes patronnes. Ils ont également rencontré le prêtre d'une église espagnole qui a eu un impact crucial dans l'arrivée de ces femmes dans les années 1960 :
Nous sommes allés à l’Église espagnole de la rue de la Pompe – où nous avons
d’ailleurs tourné quelques séquences. Il y a là un personnage essentiel, el Padre Chuecan, un prêtre qui est là depuis 1947 et incarne la mémoire de cette immigration. C’est un colosse à crâne chauve, âgé de 80 ans, il a accueilli des milliers d’Espagnoles qui venaient chercher du travail par l’intermédiaire de son église. L’église était un point de ralliement culturel et social. C’était le premier endroit où ces femmes se rendaient en arrivant à Paris et c’est là que se déroulaient les entretiens d’embauche.
Le réalisateur de Les Femmes du 6e étage confiait que c'est ces rencontres qui ont véritablement nourri le scénario. Beaucoup d'anecdotes présentes dans le film sont d'ailleurs tirées d'histoires vraies :
De ces rencontres, nous avons tiré une matière humaine extraordinaire. Il n’y a pas une anecdote du film qui ne soit inspirée de faits réels, comme l’histoire de Josephina qui croyait être tombée enceinte parce qu’elle avait pris un bain dans la baignoire de son patron…