Au début des années 80, Francis Veber a démarré une trilogie comique culte, en collaborant avec Pierre Richard et Gérard Depardieu qui ont formé un duo légendaire. Toutefois, le tournage du dernier volet de cette trilogie, intitulé "Les Fugitifs", s’est fait dans une ambiance bien plus dissipée qu’à l’accoutumée.
Les Fugitifs : on prend les mêmes et on recommence
Connu pour être un scénariste de génie sur des films devenus cultes (Le Grand blond avec une chaussure noire, L’Emmerdeur, La Cage aux folles), Francis Veber passe à la réalisation en 1976 en collaborant pour la première fois avec Pierre Richard sur Le Jouet. Découragé par l'accueil critique du film, il pense toutefois abandonner cette nouvelle casquette. Cependant, la seconde expérience s’avère être la bonne en 1981. La Chèvre, comédie portée par Pierre Richard et Gérard Depardieu, attire sept millions de spectateurs dans les salles françaises. Galvanisé par ce succès, le réalisateur reforme le duo à deux reprises, dans Les Compères (1983) et Les Fugitifs (1986). Avec ces trois œuvres, il fait partie des réalisateurs qui popularisent le buddy movie en France.
Les Fugitifs est donc le dernier film regroupant cet indétrônable trio. D’ailleurs, ce sera également le dernier avec Pierre Richard. Quant à Gérard Depardieu, il faudra attendre 15 ans et Le Placard pour que les deux travaillent de nouveau ensemble. Pour rappel, le film suit François Pignon, qui pour soigner sa fille, tente le tout pour tout : braquer une banque. Seulement, dans la foulée, il prend en otage Jean Lucas. Problème : ce dernier est un ancien repris de justice. Le quiproquo est alors énorme puisque la police pense que c’est Lucas qui est le braqueur et ravisseur.
Une nouvelle fois, le film de Francis Veber sera un succès avec près de 4,5 millions d’entrées en France. Les Fugitifs connaitra même un remake américain nommé Les Trois Fugitifs avec Nick Nolte, Martin Short et James Earl Jones, réalisé par Francis Veber lui-même.
Un tournage qui pète…le feu
Sur le papier, Les Fugitifs paraissait être une bonne idée puisque c’était l’occasion pour Francis Veber de travailler de nouveau avec un duo qui a contribué à sa célébrité en tant que metteur en scène. Toutefois, dans la pratique, le tournage fut un véritable cauchemar pour lui. Il y’a d’abord eu ce terrible accident qui a failli tuer l’acteur Jean Benguigui. Mais il régnait surtout une ambiance très infantile qui a rendu fou le réalisateur de Les Fugitifs.
Ainsi, comme le relate Vanity Fair, Francis Veber est revenu sur une anecdote folle :
Le plateau avec Carmet, Depardieu et Pierre a été un cauchemar. J’ose à peine vous raconter pourquoi. C’est une façon, sans jeu de mots, d’évacuer sa peur. Ils n’arrêtaient pas de se péter sous le nez. Pardonnez-moi ces détails mais Carmet se pétait sur les doigts et les mettait sous le nez de Gérard.
Est-ce à cause de ce souvenir olfactif et odorant que Francis Veber a décidé de ne plus vouloir travailler avec les deux acteurs ? Mystère...