En 2003 sort "Les Larmes du soleil", un film narrant le sauvetage d'une docteure dans un Nigeria en guerre. Le tournage fut le théâtre de nombreuses confrontations entre le réalisateur Antoine Fuqua et l'acteur Bruce Willis.
Les Larmes du soleil : guerre et paix
Les Larmes du soleil est un film d'action réalisé par Antoine Fuqua. L'histoire se déroule dans un Nigeria plongé en pleine guerre civile à la suite de l'assassinat de son président. L'armée américaine doit alors évacuer les civils étrangers toujours présents dans le pays. Une équipe de Navy SEAL est envoyée pour sauver la docteure Lena Kendricks (Monica Bellucci) qui dirige une équipe médicale humanitaire avec deux nonnes et un prêtre. Menée par le Lieutenant Waters (Bruce Willis), l'équipe de militaires se heurte à un dilemme à son arrivée sur place. La médecin refuse de partir sans les 70 villageois réfugiés. Le commando d'élite va alors désobéir aux ordres et emmener le groupe de villageois. Poursuivis par des rebelles, ils vont tout faire pour réussir leur nouvelle mission.
Au casting, nous retrouvons également Cole Hauser, Eamonn Walker, Johnny Messner, Nick Chinlund, Charles Ingram, Paul Francis, Chad Smith, Tom Skerritt et Malick Bowens. Le film est tiré d'une histoire vraie, une mission effectuée par le groupe anti-terroriste canadien JTF-2 (Joint Task Force Two). L'histoire de la mission a été racontée aux producteurs par un des tireurs d'élite du groupe sur le tournage de Ultime décision dans le Nevada.
Willis Vs Fuqua !
Quand Bruce Willis lit le script du film, il y voit l'opportunité d'un gros succès. Il y croit tellement qu'il passe avec la production un drôle de pacte. A l'époque, le quatrième Die Hard devait être sous-titré Les Larmes du soleil. L'acteur propose alors de donner ce titre au film de guerre en échange de son consentement pour jouer dans le nouvel opus de la franchise. Il arrive donc en confiance sur le plateau de tournage, le film étant en plus affublé d'un confortable budget de $90 millions.
Pourtant, les choses se gâtent rapidement. Sa vision du long-métrage se démarquant de celle d'Antoine Fuqua. Comme le rappellent nos confrères du LA Times, le réalisateur veut faire un film sur le prix de l'indifférence de certaines grandes puissances mondiales et sur la psychologie bouleversée des militaires face à la réalité. Comment réagir face à la misère et l'urgence ? Doit-on suivre sa mission les yeux fermés ? Le sujet est plus compliqué qu'un simple film de sauvetage.
L'acteur, plus américain que jamais, veut faire un film sur l'héroïsme de l'armée avec de nombreuses fusillades. Il doit sauver le monde et la fille, comme dans beaucoup de ses films. Sur le tournage, les esprits s'échauffent entre les deux et de nombreuses prises de tête éclatent. Pour un oui ou pour un non, les voix s'élèvent et le combat de coqs fait rage ! Les deux Américains sont enfin d'accord sur une chose à la fin de la production : ils ne travailleront plus jamais ensemble !
Comment couper les ponts
Bruce Willis finira même par faire un procès à la production après avoir reçu un projectile sur la tête lors d'une scène de fusillade lui causant de sévères douleurs physiques et psychologiques. Un comportement parfait pour être sûr de ne plus travailler avec la production.
Pour bien confirmer que le film est le sien, le réalisateur le termine avec l'apparition d'une citation attribuée au philosophe irlandais Edmund Burke : La seule chose nécessaire au triomphe du mal est l'inaction des gens de bien. A bon entendeur...
Les Larmes du soleil ne rapporta que 86 millions de dollars dans le monde et sera un des plus gros flops de l'année.