Ce soir C8 diffuse "Les Morfalous" (1984) d'Henri Verneuil. Sa huitième collaboration avec Jean-Paul Belmondo n'a pas été la meilleure, et malgré le succès du film en salles, beaucoup le considèrent comme "un mauvais film".
Jean-Paul Belmondo en légionnaire dans Les Morfalous
La huitième n'aura pas été la meilleure pour Henri Verneuil et Jean-Paul Belmondo. Avec Les Morfalous (1984), le réalisateur et l'acteur se sont retrouvés une nouvelle fois après La Française et l'Amour (1960), Un singe en hiver (1962), Cent Mille Dollars au soleil (1964), Week-end à Zuydcoote (1964), Le Casse (1971), Peur sur la ville (1975) et Le Corps de mon ennemi (1976). En plus d'égaler Fernandel au nombre de collaborations avec le cinéaste, Jean-Paul Belmondo a aussi retrouvé sur ce film Marie Laforêt, cinq ans après Flic ou Voyou (1979), et quelques mois avant Joyeuses Pâques (1984). Le casting du long-métrage se compose également de Michel Constantin, Michel Creton ou encore Jacques Villeret. Pourtant, rien n'y fait. Jamais la mayonnaise prend dans Les Morfalous.
Le film se déroule en Afrique du Nord durant la Seconde Guerre mondiale, en 1943. Des légionnaires doivent assurer le convoi de six milliards de francs en lingots d'or issus de la banque d'El Ksour à Sfax. Seulement des soldats allemands ne comptent pas les laisser faire. Après un affrontement, seuls quatre légionnaires s'en sortent, ainsi que la femme du directeur de la banque. Une partie des soldats restants vont songer à garder la cargaison pour eux, ce qui va créer des conflits au sein de leur groupe. Le film est alors une succession de complots et de trahisons.
Un succès pour "un navet absolu"
Par ses nombreuses similitudes, Les Morfalous apparaît comme un remake du film américain De l'or pour les braves (1970) de Brian G. Hutton, porté par Clint Eastwood. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que Jean-Paul Belmondo se trouvait des points communs avec la star américaine. Pour autant, le succès a été largement supérieur du côté français. Si De l'or pour les braves n'a totalisé que 661 768 entrées en France, Les Morfalous en a cumulé plus de 3,4 millions. Bien qu'il s'agisse d'un bon score, cela reste très inférieur aux précédents films de Belmondo qui au début des années 1980 dépassaient les 5 millions d'entrées.
De plus, les retours de la presse ont été assez négatifs. Et même Michel Audiard, co-scénariste du film avec Pierre Siniac, et qui proposa en tout sept version du scénario, a estimé "cette copie comme un mauvais film" raconte Guillaume Evin dans Belmondo - Le livre toc, toc, badaboum !. L'auteur du livre va encore plus loin en écrivant "huit mois d'écriture pour un navet absolu", ou encore "un score sidérant pour un tel raté" en évoquant le box-office plus qu'honorable du long-métrage. En clair, Les Morfalous peut être considéré comme "le Verneuil de trop" pour Jean-Paul Belmondo. C'est en tout cas l'un de ses films qu'on garde le moins en mémoire, la faute notamment à un mélange d'action et de comédie mal maîtrisé qui fait qu'on ne sait jamais vraiment sur quel pied danser.