Ce soir Arte diffuse "Les Passagers de la nuit" de Mikhaël Hers qui plonge Charlotte Gainsbourg dans les années 1980 et offre à l'actrice un de ses plus beaux rôles.
Les Passagers de la nuit : une plongée dans les années 1980
Après le très émouvant Amanda (2018), Mikhaël Hers remonte dans le temps avec Les Passagers de la nuit (2022), son quatrième long-métrage. C'est dans les années 1980, alors que François Mitterrand vient d'être élu, que se déroule le film. Élisabeth (Charlotte Gainsbourg), mère de deux enfants, est alors quittée par son mari et doit trouver un nouveau travail. C'est dans une émission de radio nocturne où elle officie comme standardiste qu'elle va rencontrer Talulah (Noée Abita), une jeune addict. Élisabeth la prend alors sous son aile et l'accueille au sein de sa famille.
Mikhaël Hers met ici en avant les relations familiales et humaines. Il y a cette relation amicale touchante entre Élisabeth et Talulah, mais aussi le premier amour de Matthias (Quito Rayon Richter), le fils d'Élisabeth, ou encore la difficulté à voir partir Judith (Megan Northman), sa fille. Pour mettre en scène ce récit, qui prend la forme d'une saga familiale, le réalisateur est allé tourner dans le 15e arrondissement de Paris. C'est là, et avec ses équipes techniques aux décors, qu'il est parvenu à retranscrire une époque qu'il a connue enfant, comme il le racontait dans le dossier de presse du film.
On dit que l’on est de son enfance comme on est d’un pays et j’avais envie de me replonger dans cette période de vie, de revisiter ses tessitures, ses sonorités, ses images. Je suis fait de ces sensations, ces couleurs. Je les porte en moi.
C'est également en utilisant des images d'archives, "qui s’entremêlent aux images du film", que le réalisateur parvient à inscrire si bien son récit dans une période précise. Tandis que pour ses comédiens, les costumes, avec de "légères et charmantes fautes de goût vestimentaires", ont également bien aidé à se plonger dans cette époque, expliquait Charlotte Gainsbourg.
La décoration de l’appartement d’Elisabeth était aussi un élément important. Quand je l’ai découvert sur le tournage, truffé d’objets des années 80 que l’on ne voit pas forcément à l’écran, il donnait une tonalité au film qui n’était pas perceptible au scénario.
Une presse conquise
À sa sortie en salles, Les Passagers de la nuit a été très bien accueilli par la presse, obtenant une excellente moyenne de 4/5 sur Allociné. Parmis les nombreuses critiques élogieuses, on pouvait lire de la part des Inrockuptibles : "L’émouvante beauté des Passagers de la nuit tient dans le mystère de ces films qui procurent la sensation de voir se transformer à l’écran le geste le plus insignifiant en un vibrant acte romanesque, l’éclosion sublime de petits riens". De son côté, Transfuge qualifiait l'œuvre de Mikhaël Hers de "grand film fragile sur les arrachements affectifs", tandis que Télé 7 Jours mettait en avant le "voyage nostalgique dans les années 80" et Première y voyait "un film merveilleux".
De plus, le casting du film était mis à l'honneur par Télérama ("Un grand film d’actrices"), Le Parisien ("Charlotte Gainsbourg est d’une sensibilité bouleversante") ou encore Paris Match ("Un rôle magnifique pour Charlotte Gainsbourg"). En effet, Charlotte Gainsbourg émeut grandement dans Les Passagers de la nuit. Et si on connaissait déjà le talent de Noée Abita (Ava, Slalom), les révélations sont Quito Rayon Richter et Megan Northman. On ne peut que regretter qu'un peu moins de 200 000 spectateurs aient découvert le film en salles lors de sa sortie. Espérons que, comme pour Amanda, une diffusion à la télé permette de corriger le tir. Celui-ci, après avoir fait 260 000 entrées, avait rassemblé 1,8 million de téléspectateurs en avril 2021 sur Arte.