Pour leur cinquième long-métrage, les équipes du studio Aardman s’attaquent à l’univers des pirates avec "Les Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout". Découvrez les coulisses impressionnantes de cette œuvre très ambitieuse.
Aardman, génies de l’animation
Créé en 1972 par David Sproxton et Peter Lord à Bristol en Angleterre, le studio Aardman fait partie intégrante du paysage audiovisuel contemporain. Connu pour ses films en stop-motion et l'animation en volume, le studio est surtout connu pour être à l'origine de Wallace et Gromit. Mais outre ces deux personnages cultes, l'emblématique Aardman a également proposé d’autres franchises comme Chicken Run (dont le 2ème volet arrive prochainement) et Shaun le mouton.
En 2012, Jeff Newitt et Peter Lord signent le 5ème long-métrage du studio : Les Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout. Nommée aux Oscars dans la catégorie Meilleur film d’animation, l’œuvre raconte les aventures du Capitaine Pirate qui cherche à rehausser sa réputation de terreur des mers. Secondé par un équipage aussi peu doué que lui, le Capitaine rêve pourtant de battre ses rivaux, Black Bellamy et Liz Lafaucheuse, en remportant le prestigieux Prix du Pirate de l'Année. Côté box-office, pour un budget de 55 millions de dollars, le film a rapporté plus de 123 millions de dollars de recettes.
Une équipe imposante pour Les Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout
Après s’être essayés à l’animation 3D avec Souris City (2006) et Mission : Noël (2011), le studio Aardman est de retour au stop-motion et à la pâte à modeler. Épaulée par Sony Pictures Animation, Method Studios et Double Negative, l’équipe de Les Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout a réuni plus de 300 personnes, dont 33 animateurs repartis sur 41 équipes. Et il fallait au moins ça pour mener à bien ce projet une fois de plus très ambitieux.
Contrairement à leurs précédents films en stop-motion, qui utilisaient de la plasticine (une pâte à modeler particulière), les créateurs ont opté pour une nouvelle méthode avec Les Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout. En effet, ce cinquième long-métrage mélange l’animation image par image traditionnelle et les techniques de l’animation par ordinateur, supervisées par Sony Pictures.
Les Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout a été un véritable chantier. Certains décors du film, comme la ville portuaire ou la salle du trésor, ont été créés à taille humaine. Un gigantisme permettant aux équipes de l’animation de proposer une richesse visuelle détaillée exceptionnelle. Pour le navire du Capitaine Pirate, ce sont 44 569 pièces qui ont été utilisées, sur plus de 5 000 heures de travail. L’objet avait un poids final de 350 kg.
Des milliers de bouches ont été créées
Pour la barbe du Capitaine Pirate (doublé par Hugh Grant), les équipes techniques ont imaginé un véritable mécanisme d’horlogerie. Fabriquée à partir d’une tête de guitare, cette barbe, qui s’anime naturellement et en autonomie, a demandé plus d’un an de travail.
Autre problème de taille : l’animation des bouches des personnages. Les dialogues sont souvent des passages à risque dans les films d’animation, particulièrement quand il s’agit de stop-motion. Pour Les Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout, les animateurs ont fabriqué 6 818 bouches, dont 1 364 uniquement pour le Capitaine Pirate. Pour arriver à un tel résultat, il faut d’abord dessiner ces bouches par ordinateur, pour ensuite les fabriquer via une imprimante 3D.
Si la majorité des éléments visibles à l’écran sont donc des décors réels et des animations en pâte à modeler, l’océan était cependant impossible à reproduire image par image. Jeff Newitt et Peter Lord se sont donc tournés vers Sony Animation Pictures pour créer ces mers de manière numérique. Les Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout est donc un superbe représentant d’une union entre deux types d’animation.