Cinq ans après la sortie de "Les Trois jours du Condor", un homme a été assassiné dans des conditions semblables à la tuerie de l'unité de Robert Redford au début du film. Le thriller passe ce soir sur C8.
Les Trois jours du Condor : du grand Sydney Pollack
Les Trois jours du Condor fait partie des grands films d'espionnage sous fond de complot. Réalisé par Sydney Pollack, le long-métrage nous plonge dans le quotidien d'une unité clandestine de la CIA qui porte le nom de code "Condor". Alors qu'ils semblent être de simples employés de bureau, les hommes et les femmes de cette section ont en réalité pour mission d'étudier les écrits publiés à travers le monde pour tenter de trouver des messages codés. Car le récit se déroule dans les années 1970, en pleine Guerre froide, et alors que la question du pétrole au Moyen-Orient se pose de plus en plus pour les États-Unis.
Dans ce contexte, on suit donc Joseph Turner (Robert Redford) qui travaille comme cryptographe au sein de l'unité Condor. C'est lui qui signale des éléments étranges dans un roman qui pourraient révéler l'existence d'un réseau d'espionnage lié à la CIA. Le lendemain, après être allé faire des courses, l'homme revient à son bureau et découvre que tous ses collègues ont été assassinés. Après avoir contacté le siège de la CIA, il va vite comprendre qu'il est toujours en danger et qu'il ferait mieux de fuir, avant de tenter de découvrir la vérité.
Si Les Trois jours du Condor est aussi réussi, c'est en grande partie grâce à la précision de son scénario, issu du roman de James Grady, Six Days of the Condor (1974) - bien que de nombreux éléments aient été changés. Dans sa critique du Chicago Sun-Times, Roger Ebert avait mis en avant le réalisme du film et les connexions faciles à faire avec l'affaire du Watergate : "Ce qui fait peur, dans ces mois qui ont suivi le Watergate, c'est que le film est trop crédible".
L'assassinat d'Ali Akbar Tabatabai
Un film peut-il être trop crédible ou trop réaliste ? La question peut se poser avec Les Trois jours du Condor puisque le film a visiblement inspiré le vrai monde de l'espionnage, comme l'évoquait l'auteur James Grady dans un article de Newsweek. En effet, le média évoquait d'abord le fait que le KGB aurait décidé de lancer un programme similaire à celui de l'unité de Joseph Turner durant la Guerre froide, en analysant à son tour des livres et des films dans lesquels il pourrait y avoir des messages codés. Mais c'est aussi un véritable assassinat qui aurait été orchestré dans des conditions similaires au film.
Cinq ans après la sortie de Les Trois jours du Condor, et après que la CIA a soutenu le renversement du Shah d'Iran, Ali Akbar Tabatabai a été tué dans le Maryland où il vivait. Ce dernier avait quitté l'Iran et aurait comploté dans l'espoir de revenir au pouvoir. Mais le 22 juillet 1980, un homme nommé David Belfield est apparu devant la porte d'Ali Akbar Tabatabai dans une tenue de facteur. Sa cible a ainsi ouvert la porte sans se méfier et a été abattu.
Le procédé étant très semblable au film et au livre Les Trois jours du Condor, James Grady décida de contacter David Belfield par téléphone pour lui demander d'où lui était venu l'idée de se déguiser de la sorte.
C'était tout droit sorti de mon livre. C'était très étrange. De son côté, Belfield n'était pas sûr, il s'agissait peut-être du livre ou du film, mais il a dit qu'il avait peut-être eu l'idée d'un ami qui avait vu le film.