En 2021, Cédric Jimenez racontait dans son film policier d'action "Bac Nord" la compromission d'une équipe de la brigade anti-criminalité des quartiers nord de Marseille. Un film tiré de faits réels, sur lesquels trois des principaux policiers mis en examen reviennent dans un documentaire inédit.
Bac Nord, les flics témoignent
L'affaire avait fait grand bruit en 2012, avant que le film Bac Nord de Cédric Jimenez sorti en 2021 remette les projecteurs sur ce scandale judiciaire majeur. Le film racontait, sous un angle fictif tout en assumant être une adaptation de faits réels, comment une équipe de la brigade anti-criminalité des quartiers Nord, sous pression de sa hiérarchie, s'était compromise en volant et rackettant des dealers, afin de faire tomber un important point de trafic de stupéfiants.
Dans sa dernière partie, Bac Nord montrait les trois policiers - joués par Gilles Lellouche, François Civil et Karim Leklou - abandonnés par leurs supérieurs et mis en examen notamment pour extorsion de fonds, racket et trafic de drogue. Plus de dix ans après les faits et presque deux ans après les conclusions rendues par la justice, sur les dix-huit fonctionnaires mis en cause, sept ont été relaxés et les onze autres ont écopé de peines de prison avec sursis.
Aujourd'hui, la procédure judiciaire étant terminée, trois des policiers, dont deux au moins sont représentés dans Bac Nord, témoignent publiquement dans un documentaire diffusé lundi 16 janvier 2023 sur BFM TV.
"J'aurais dû changer certaines choses"
Le documentaire, inédit, s'intitule "Bac Nord, ils parlent enfin". Il donne notamment la parole à Sébastien Soulé et Régis Dutto. Sébastien Soulé, devenu secrétaire départemental du syndicat de police Alliance, a inspiré dans le film de Cédric Jimenez le personnage de Yass, interprété par Karim Leklou. Régis Dutto, qui avait fait deux mois et demi de détention provisoire après son interpellation par l'IGPN, était lui l'inspiration d'Antoine, incarné par François Civil. Il est aujourd'hui infirmier en milieu carcéral. Celui-ci déclare :
Ça m’a détruit, C’est une cicatrice indélébile, et qu’on aura à vie je pense que jusqu’à ma mort j’y penserai.
Ces deux anciens policiers de l'équipe incriminée parlent dans le documentaire à visage découvert, mais le troisième reste lui anonyme dans ces images. Pour lui, des années après les faits, il estime : "Avec le recul, oui une fois que le film est fait, on se dit oui, j’aurais dû changer certaines choses."