L'Exorciste du Vatican : retour sur l'histoire vraie du père Gabriele Amorth

L'Exorciste du Vatican : retour sur l'histoire vraie du père Gabriele Amorth

Le cinéaste Julius Avery est de retour derrière la caméra pour son quatrième long-métrage : "L’Exorciste du Vatican". Pour l’occasion, il décide de raconter l’une des affaires du père Gabriele Amorth, ancien exorciste en chef de l’Église catholique. Focus sur ce prêtre pas comme les autres, qui a réellement existé.

Hollywood s’attaque au père Amorth

Sorti ce mercredi 10 mai 2023, L’Exorciste du Vatican est le nouveau film de Julius Avery (Overlord, Le Samaritain). L’occasion pour Russell Crowe d'enfiler la soutane du père Amorth, un célèbre exorciste de l’Église catholique. Né le 1er mai 1925 à Modène, en Italie, Gabriele Amorth était un prêtre catholique italien, surtout connu pour être "l’exorciste en chef" du Vatican. Décédé en 2016, il a procédé à plus de 70 000 exorcismes au cours de sa carrière.

L'Exorciste du Vatican
Père Gabriele Amorth (Russell Crowe) - L'Exorciste du Vatican ©Sony Pictures

Gabriele Amorth a écrit une vingtaine d’ouvrage sur les exorcismes. Figure controversée au sein de l’Église catholique, critiqué pour ses opinions conservatrices et sa vision traditionnelle de l’exorcisme, il a publié deux ouvrages emblématiques qui ont inspiré L’Exorciste du Vatican : Un exorciste raconte (1992) et Nouveaux récits d'un exorciste (1993).

L’histoire vraie de Gabriele Amorth

Né dans une famille très pieuse, Gabriele Amorth s’engage, pendant la Seconde Guerre mondiale, dans la résistance italienne alors qu’il n’a que 18 ans. À la fin de la guerre, il entre dans les Jeune Chrétiens Démocrates, dont il devient, en 1947, à l'âge de 22 ans, le délégué national adjoint. Diplômé en droit, il décide de se tourner complètement vers la religion. Il reçoit l’ordination en janvier 1954 des mains d'Ilario Roatta, évêque de Norcia.

En 1986, le père Amorth est nommé exorciste du diocèse de Roma par le cardinal Ugo Poletti. Rapidement, il devient son assistant, et lui succède ensuite en tant qu'exorciste en 1990. De 1986 à 2007, il effectue entre 50 000 et 70 000 exorcismes. En 2008, il affirme toutefois qu’il n’a rencontré qu’une centaine de cas où ses patients étaient réellement possédés. L’immense majorité des cas étaient, toujours selon lui, des victimes de maladies mentales. Grâce à cette vision cartésienne et nuancée des possessions, le père Amorth a travaillé étroitement avec des médecins et des psychiatres.

En 1991, le père Amorth fonde l'Association italienne des exorcistes, qui devient rapidement l'Association internationale des exorcistes. Il en est le président jusqu'à sa retraite, en 2000, date à laquelle il devient président honoraire à vie de l'association.

Son rapport au cinéma horrifique

Jusqu’à sa mort en 2016, Gabriele Amorth a déclaré s’être battu contre le diable chaque jour de son existence. Il y a quelques années, lors d’une interview avec Sunday Telegraph, il déclara :

Je parle au diable chaque jour. Je lui parle en latin. Il répond en italien. Je lutte avec lui, jour après jour, depuis 14 ans.

Ses nombreux exorcismes ont évidemment inspiré la pop culture et le septième art. Gabriele Amorth a révélé, par le passé, que son film préféré sur le sujet était sans conteste L’Exorciste (1973) :

Bien sûr, les effets spéciaux sont exagérés, mais c’est un bon film et considérablement exact.

L'Exorciste du Vatican
L'Exorciste du Vatican ©Sony Pictures

Il était tellement fan du film de William Friedkin qu’il autorisa ce dernier à filmer l’un de ses exorcismes. En effet, en 2016, William Friedkin sort un documentaire sur le père Amorth intitulé The Devil and Father Amorth. Durant le tournage, et avec l'autorisation du Saint-Siège, le cinéaste filme, pour la première fois de l'Histoire, une véritable séance d'exorcisme pratiquée par le père Amorth sur une femme de 46 ans. Gabriele Amorth décède en 2016, à l’âge de 91 ans, pendant le tournage de William Friedkin, à la suite de complications pulmonaires.

L’Exorciste du Vatican

L’Exorciste du Vatican est la première fiction à s’intéresser au père Amorth. Avec un budget de seulement 18 millions de dollars, si le film de Julius Avery est un succès au box-office, Sony Pictures songe à développer une licence entière sur Gabriele Amorth.

Pour rappel, le long-métrage s'inspire en effet des deux premiers ouvrages de Gabriele Amorth et raconte plusieurs événements, certains réels et d'autres fictifs. Par exemple, Julius Avery s’attarde sur des faits réels comme l’Inquisition espagnole et la disparition d’Emanuela Orlandi (renommée Rosaria dans le film). Une disparition qui a même été au centre d’une série documentaire Netflix : Emanuela Orlandi, la disparue du Vatican.