Acteur incontournable des années 50, Burt Lancaster passe derrière la caméra en 1955 avec "L'Homme du Kentucky". Une première expérience qui sera loin d'être une partie de plaisir.
Burt Lancaster : un acteur au sommet
Quand on pense à ces acteurs de légende qui ont marqué Hollywood, on est loin de penser en premier lieu à Burt Lancaster. Cependant, l'acteur a su marquer son époque, aux côtés de comédiens illustres tels que Clark Gable, James Stewart ou bien encore Gary Cooper. Doté d'un physique avantageux, Burt attire rapidement les yeux d'Hollywood. En effet, il se signale dès son premier film en 1946 : Les Tueurs.
S'en suivront des masterclass de performances dans des films importants tels que Tant qu'il y'aura des Hommes (et son baiser culte sur la plage avec Deborah Kerr), Vera Cruz ou bien encore Le Guépard. Ses rôles d'hommes durs au cœur tendre lui permettront d'avoir de nombreuses nominations aux Oscars, avec notamment une statuette à la clé (pour Elmer Gantry, le charlatan en 1960).
Néanmoins, Burt Lancaster n'est pas qu'un comédien talentueux. En effet, il s'est également signalé par son engagement politique affirmé. Gauchiste assumé, il fut un soutien de poids à Martin Luther King dans la lutte des droits civiques. Il exprima également son désaccord contre l'envoi des troupes américaines au Viêt Nam. Toutes ces causes lui ont valu d'être surveillé de près par le FBI de J. Edgar Hoover.
Une expérience épuisante
En 1955, il porte la casquette d'acteur et de réalisateur pour la première fois dans le film L'Homme du Kentucky. Le western suit Elias Wakefield, un fermier du Kentucky qui s'installe dans un village du Texas, accompagné de son fils. Désireux de commencer une nouvelle vie, il se confronte pourtant à une réalité bien difficile, devenant le souffre-douleur de la communauté.
Produit (via sa société de production) et réalisé par Burt Lancaster, L'Homme du Kentucky fut une expérience compliquée pour lui. En effet, comme le relaie Télé Loisirs, le changement de statut fut rude pour ce rebelle qui était réputé difficile sur les plateaux et qui n'hésitait jamais à intervenir dans la mise en scène des films où il était dirigé :
Ce film a été très difficile pour moi, parce que je n'avais personne pour me seconder. J'ai dû tout faire moi-même. J'avais un très bon cadreur, c'était un type du genre nonchalant, qui faisait ce qu'il voulait de sa caméra, mais qui ne prenait aucune initiative. Cela m'a beaucoup manqué. J'ai besoin d'être soutenu dans ce que j'entreprends. Je voudrais que tout le monde collabore sur le plateau. Le pire dans ce métier, c'est qu'il n'est intéressant que si le résultat est bon. Ce n'est pas la peine de se crever pour faire un mauvais film. Je ne recommencerai jamais. Une seule fois suffit.
Burt Lancaster reviendra toutefois sur sa parole 19 ans plus tard en réalisant de nouveau pour les besoins de Le Flic se rebiffe.