Ce soir à la TV : Liam Neeson dans un grand film de sous-marin à l'approche unique

Ce soir à la TV : Liam Neeson dans un grand film de sous-marin à l'approche unique

Kathryn Bigelow aborde la guerre froide et une tragique histoire vraie de manière originale dans "K-19 : Le Piège des profondeurs". Diffusé ce soir Arte, le film est porté par Harrison Ford et Liam Neeson.

K-19 : Le Piège des profondeurs, une tragédie nucléaire sous l'eau

Réalisatrice à la filmographie passionnante, Kathryn Bigelow s'est intéressée à plusieurs reprises aux conflits militaires et ce qui les englobe. Ainsi, avec Démineurs (2009), la cinéaste s'est placée au cœur de la guerre d'Irak. Avec Zero Dark Thirty (2012), c'est dans le même contexte qu'elle a mis en scène la traque d'Oussama ben Laden par la CIA. Et avant ces deux longs-métrages, Kathryn Bigelow a fait preuve d'une véritable originalité en s'intéressant à la guerre froide du point de vue de l'équipage d'un sous-marin nucléaire soviétique dans K-19 : Le Piège des profondeurs (2002).

C'est au début des années 1960 que se déroule ce film, inspiré d'une histoire vraie. Alors que les États-Unis ont placé des sous-marins nucléaires à des endroits stratégiques, l'URSS tente de rattraper son retard en construisant à la hâte le K-19. Le commandant Mikhail Polenin (Liam Neeson) a alors beau mettre en garde ses supérieurs, estimant que les délais trop courts ne permettent pas d'assurer à 100% la sécurité des membres de l'équipage, le sous-marin va partir en mer.

K-19 Le Piège des profondeurs ©Paramount Pictures
K-19 : Le Piège des profondeurs ©Paramount Pictures

De plus, le Parti le trouvant trop laxiste et proche de ses hommes, il est aussitôt rétrogradé pour seconder le commandant Alexei Vostrikov (Harrison Ford), beaucoup plus dur et exigeant. Mais les craintes de Polenin vont s'avérer correctes et après une panne du système de refroidissement du réacteur principal, le danger va venir de l'intérieur du sous-marin. Pour éviter une catastrophe nucléaire, l'équipage va devoir se sacrifier et tout faire pour le réparer malgré les radiations mortelles.

Aucun film hollywoodien ne l'avait fait

Comme évoqué plus haut, ce récit est tiré d'une histoire vraie. Le 4 juillet 1961, huit marins soviétiques ont perdu la vie en réparant les défaillances du sous-marin nucléaire. Malgré la volonté de Kathryn Bigelow d'aborder cet événement avec réalisme, collaborant avec des experts et des membres des autorités russes pour l'aider à faire un film crédible, les survivants n'ont pas apprécié leur représentation dans K-19 : le piège des profondeurs.

Le public n'a pas non plus été très attiré par le film, qui n'a récolté que 65 millions de dollars de recettes pour un budget estimé à 100 millions de dollars. Un échec malheureux puisque le long-métrage a une approche assez unique dans sa représentation du camp soviétique. Il est en effet étonnant de voir une réalisatrice américaine se placer de ce point de vue - un peu comme a fait Sam Peckinpah dans Croix de Fer, du point de vue de soldats allemands.

K-19 : Le Piège des profondeurs ©Paramount Pictures
K-19 : Le Piège des profondeurs ©Paramount Pictures

Surtout, la cinéaste ne suit pas les règles hollywoodiennes et ne montre pas des gentils face à des méchants. Dans un tel contexte, les choses sont bien plus complexes et on retient alors l'héroïsme d'hommes qui pensent de manière plus large à l'avenir de l'humanité. Cette approche de K-19 : le piège des profondeurs est d'ailleurs l'élément qui a convaincu Harrison Ford de rejoindre le projet.

Le projet m'a tout de suite intéressé par son approche de la Guerre froide. Aucun film hollywoodien n'avait, à ma connaissance, exprimé le point de vue russe sur ce conflit. Il n'y a dans cette histoire ni bons, ni méchants, et aucune prise de position politique. Notre but a été simplement de permettre au public d'apprécier ceux qui servirent à bord du K-19. Ces gens aux personnalités très diverses s'unirent pour faire face au danger, avec un héroïsme et une abnégation admirables. Ils firent, tout simplement, leur devoir.