En 1991, Jean-Marie Poiré réunit pour la première fois Christian Clavier et Jean Reno pour les besoins de “L’Opération Corned-Beef”. Une comédie d’action spectaculaire dans laquelle l’acteur de “Le Grand Bleu” s’est surinvesti.
L’Opération Corned-Beef : le grand come-back de Jean-Marie Poiré
Fils d’Alain Poiré, Jean-Marie Poiré est issu d’une grande famille de cinéma. Scénarisant plusieurs films de son père, il réalise son premier film à la fin des années 1970. Ce sera le point de départ d’une belle série de longs-métrages qui marqueront la comédie française de cette époque. En effet, on y retrouve des films comme Les hommes préfèrent les grosses, Le Père Noel est une ordure ou bien encore Papy fait de la résistance. Collaborant plusieurs fois avec son acteur fétiche Christian Clavier, Jean-Marie Poiré voit toutefois sa carrière battre de l’aile à la fin des années 80, surtout avec l’échec de Mes Meilleurs Copains. C’est dans ce contexte compliqué que sort L’Opération Corned-Beef en 1991.
Ainsi, Jean-Marie Poiré et Christian Clavier collaborent de nouveau dans cette comédie d’action où ils y ajoutent un troisième larron : Jean Reno. A cette époque, l’acteur jouissait d’une petite notoriété due à son travail sur les films de Luc Besson, en particulier Le Grand Bleu. Toutefois, pour la première fois de sa carrière, il jouait un rôle à contre-emploi, bien loin de ses performances dramatiques précédentes. En effet, L’Opération Corned-Beef suit l’agent de terrain Philippe Bouvier, dit “Le Squale” qui est chargé de démanteler un réseau important de trafic d’armes. Pour arriver à ses fins, il va devoir manipuler un homme ordinaire : Jean-Jacques Granianski, dont l’épouse est l’interprète du consul qui aide le grand ponte de ce trafic. Cependant, tout ne se fera pas sans d’immenses quiproquos.
Jean Reno fou du volant
A sa sortie, L’Opération Corned-Beef est un immense succès commercial qui permet à son réalisateur de faire un petit come-back. D’ailleurs, c’est par ce film que débute le nouveau style de Jean-Marie Poiré qui consiste à multiplier les plans de film et à faire des montages rapides et saccadés. Ce sera surtout le début d’un trio indéboulonnable Poiré-Clavier-Reno qui lancera 2 ans plus tard l’incroyable saga Les Visiteurs. Et dire que Jean Reno n’était pas le premier choix pour jouer le rôle principal du film…
Pourtant, ce dernier s’est investi comme jamais pour les besoins de L’Opération Corned-Beef. En effet, comme pour Les Visiteurs 2 quelques années plus tard, Jean-Marie Poiré a décidé de faire appel à une grosse marque pour pallier au financement du film. Ainsi, c’est Citroën qui est mis à l’honneur dans cette comédie. Parmi les nombreux modèles, on y trouve notamment la BX, dont les scènes devaient être réalisées sur une voiture travelling (comme cela se fait en général) avec un acteur qui faisait semblant de conduire le véhicule.
Problème, cependant : la BX était réputée pour être rapide. Or, une voiture travelling est censée rouler à faible allure. Sa réputation était donc quelque peu entachée dès lors que les séquences se déroulaient sur la route nationale puisqu’elle se faisait facilement doubler par des poids lourds. Dans ces conditions, Jean Reno décida alors de conduire la BX dans des conditions réelles, à 140 km/h ! Pour arriver à filmer les séquences de voitures, l’équipe technique de l'Opération Corned-Beef a ainsi fixé la caméra sur le capot de la voiture. Jean Reno roulait donc vraiment sur l’autoroute, parmi le flot de circulation normal. Et les frayeurs de Christian Clavier sur le côté passager étaient réelles !