Dans "Lucy", le film d'action de Luc Besson avec Scarlett Johansson, le postulat de base clame que notre cerveau n'utiliserait que 10% de ses capacités. Est-ce que la science a déjà prouvé que cette idée répandue auprès du grand public était vraie ?
Lucy : Scarlett Johansson décuple ses capacités cérébrales
Luc Besson a perdu de sa superbe depuis des années sur le plan cinématographique, et également personnel, avec plusieurs scandales qui lui collent aux basques. Le réalisateur français était pourtant hautement considéré dans les années 90. On pourra au moins lui accorder la malice d’avoir su fricoter avec les américains pour faire avancer son business. Ses collaborations avec les USA lui ont donné l’opportunité de travailler avec des grands noms de l’industrie et ça en est justement une qui s’est retrouvée en tête d’affiche de Lucy.
Son avant-dernier long-métrage en date place Scarlett Johansson dans la peau d’une héroïne qui se découvre le moyen de décupler ses capacités cérébrales. Lorsqu’elle ingère une drogue très spéciale, elle devient une autre femme et brise ses propres limites. Que ce soit physiquement ou intellectuellement. Puisqu’on est chez Luc Besson, il est évidemment question de mafia et de beaucoup d'action.
Lucy a été un beau succès dans le monde entier. En France, d’abord, avec 5.2 millions d’entrées. À l’international, on parle d’un box-office qui grimpe à 458.8 millions de dollars. Une réussite, pour un budget qui ne pèse que 40 millions.
Que dit la science ?
Le postulat du film se base sur le fait que l’humain n’exploiterait que 10% de ses capacités cérébrales. Un lieu commun assez répandu dans l’imaginaire collectif. L’idée a d’ailleurs déjà été plus ou moins touchée du doigt dans Limitless. Le pourcentage n’était pas exactement cité mais le principe de cet autre film voulait qu’une drogue aide à dépasser nos propres limites cérébrales. Si on a pris l’habitude d’entendre parler de ces 10%, doit-on continuer d’y croire dur comme fer ? Au fond, est-ce que la science a pu prouver que cette idée sur laquelle est basée Lucy était véridique ? La réponse est non !
En réalité, le cerveau n'a pas des zones qui seraient inexploitées. La science a plutôt prouvé que ces zones n'étaient juste pas activées en même temps. Elles se relaient, se complètent. Quand certaines sont au travail, d'autres sont en repos. Puis les variations sont nombreuses, en fonction de ce que l'on fait. Si vous être en train de jardiner ou de lire un livre, le cerveau ne s'active pas de la même manière. Mais, dans tous les cas, le processus demeure le même avec un ensemble de connexion entre les neurones. Personne aujourd'hui n'est en mesure de quantifier quel pourcentage précis du cerveau l'humain utilise à tel ou tel instant. En raison de son mode de fonctionnement très complexe, on ne dispose pas encore des connaissances ni des outils pour mesurer une telle donnée. Et il se peut que ce soit encore le cas pendant très longtemps.
Or, même sans cette possibilité, les scientifiques s'accordent à dire que nous sommes bien en mesure d'utiliser plus de 10%. Pour s'en convaincre, il suffit de voir ce qu'il se passe dès que notre cerveau est touché par une lésion. Quelle soit petite ou grande, elle aura toujours une répercussion sur le fonctionnement général. Qu'importe sa localisation, il y a aura du dégât et c'est bien la preuve que l'entièreté du cerveau nous sert à un moment ou à un autre. Ce n'est pas la première fois que le cinéma s'éloigne de la science et on n'en tiendra pas rigueur à Luc Besson.