Retour sur le tournage compliqué de "Jack Mimoun et les secrets de Val Verde" en Thaïlande et en plein Covid. Le film réalisé par Malik Bentalha est diffusé ce soir sur TF1.
Malik Bentalha réalisateur et aventurier pour Jack Mimoun
Connu pour ses spectacles et ses rôles comiques au cinéma, Malik Bentalha est passé derrière la caméra pour Jack Mimoun et les secrets de Val Verde (2022), dans lequel il tient également le rôle principal. Dedans, il interprète un aventurier qui a survécu des mois sur l'île de Val Verde. À son retour, il a partagé son récit dans un livre et a lancé une émission de survie. Tout cela est en fait né d'un mensonge. Jack Mimoun n'étant pas si courageux et encore moins débrouillard dans la jungle. Ce que va découvrir Aurélie Diaz (Joséphine Japy), qui l'embarque malgré lui dans une quête dans l'espoir qu'il l'aide à retrouver une épée de pirate légendaire. Dans leur aventure, ils seront accompagnés de Bruno (Jérôme Commandeur), l'agent de Jack, et de Jean-Marc Bastos (François Damiens), un pilote qui tire sur tout ce qui bouge.
Mêlant action et comédie dans un univers exotique, Jack Mimoun assume entièrement l'influence d'un cinéma à l'ancienne avec des films comme L'Homme de Rio (1964), A la poursuite du diamant vert (1984), ou encore les Indiana Jones. On est d'ailleurs davantage dans l'hommage que dans la parodie du genre, pour un résultat efficace (voir notre avis). Malheureusement, le long-métrage n'a pas attiré autant qu'espéré puisque "seulement" 657 000 entrées ont été enregistrées lors de la sortie en salles. Un score qui n'est pas à la hauteur des 15 millions d'euros de budget.
Un tournage dans des conditions compliquées en plein Covid
À l'origine, le tournage de Jack Mimoun devait se dérouler à la Réunion. Pour des raisons de logistiques, la production s'est finalement tournée vers la Thaïlande pour bénéficier de décors naturels. Sauf qu'après le début des repérages en février 2021, pour un tournage prévu entre avril et juin, la pandémie de Covid a obligé à de nombreux changements, parfois du jour au lendemain, comme l'explique Malik Bentalha dans le dossier de presse.
Nous avons trouvé des décors extraordinaires qui devenaient inaccessibles la veille pour le lendemain. Nous devions partir en pleine nuit pour en trouver d’autres sans vraiment les voir. Tout cela, dans des conditions sanitaires extrêmement strictes : 15 jours d’isolement à chaque fois que nous revenions sur place avant de pouvoir sortir de notre chambre d’hôtel.
Heureusement pour le réalisateur, "tout le casting a accepté de jouer le jeu" et de rester confiner loin de leurs proches. De plus, en aménageant les chambres avec des tapis de course, des Playstations ou des terrasses, Malik Bentalha estime que cette période "n'a pas été si difficile" et a même aidé à "souder le groupe avant le tournage". De son côté, Ludovic Colbeau-Justin, co-réalisateur du film, se souvient avoir vu le pays se fermer de plus en plus, obligeant à improviser pour le tournage tout en s'adaptant à la météo.
Dès le 4e jour sur place nous avons dû quitter la région où nous étions. Je peux vous dire que le plan de tournage a été un tout petit peu bousculé ! En permanence, nous devions trouver de nouveaux décors pour tourner, alterner entre le nord et le sud du pays en nous réinventant chaque jour ou presque, avec des réunions la nuit, le weekend pour nous adapter... Alors il y avait le Covid bien sûr mais aussi les aléas de la météo, etc... J’ai donc vécu les choses comme un combat permanent de 45 jours !
15kg en trop sous 45°
Outre les difficultés techniques, Malik Bentalha a aussi souffert en tant qu'acteur. D'abord, le comédien a fait le choix de prendre 15kg pour le rôle, ne voulant pas être trop affuté pour correspondre à "ce gars empoté, qui s’est laissé aller physiquement une fois le succès venu".
Je voulais galérer une fois en Thaïlande à cause de mon poids et de la chaleur, comme Jack qui, cette fois, va vraiment devoir affronter une nature hostile sans pipeauter la réalité.
La galère, Malik Bentalha l'a bien vécue, sous 45° en pleine nature, dans "la jungle qui n'était pas son élément favori", d'après Ludovic Colbeau-Justin. L'acteur a alors été confronté "à des animaux et à des situations physiquement complexes", mais sans jamais se poser de question et en gardant une mentalité positive.
Je l’ai vu s’infliger des trucs très durs, sans pouvoir faire de pause comme les acteurs, puisqu’il coréalisait. Il s’est persuadé que ça allait tenir et il a tenu ! Je l’ai quand même emmené en pleine mer alors qu’il est vite malade en bateau mais il s’est accroché.