"Massacre à la tronçonneuse" est l'un des films d'horreurs les plus marquants de l'histoire du cinéma. Un slasher terrifiant qui choqua les spectateurs et mis à mal physiquement les membres du tournage dirigé par Tobe Hooper.
Massacre à la tronçonneuse, le film terrifiant de Tobe Hooper
En 1974 Tobe Hooper bouleverse l'Amérique avec Massacre à la tronçonneuse. Dedans, un groupe d'amis se rend au cœur de la campagne texane. En s'arrêtant près d'une maison qui semble abandonnée, ils vont devenir les proies d'une famille de cannibales. S'en suit une traque angoissante et un massacre terrifiant. En raison de sa violence, le film a été interdit dans plusieurs pays, pendant huit ans en France.
Pourtant, avec son budget d'à peine 140 000 dollars, il en rapporte à l'époque 30 millions rien qu'avec le box-office nord-américain. Aujourd'hui, cela correspondrait à un budget d'environ 700 000 dollars et des recettes de plus de 155 millions. Surtout, Massacre à la tronçonneuse a ouvert la voie au genre du slasher et a acquis un statut de film culte.
Pour autant, il est bon de rappeler que Massacre à la tronçonneuse n'est pas qu'un film d'horreur. Tobe Hooper proposant en sous-texte une critique de l'Amérique marquée, au milieu des années 1970, notamment par la Guerre du Vietnam et le scandale du Watergate. On peut également y voir une critique du capitalisme et la bourgeoisie américaine. Il est clairement dans la lignée d'un autre film d'horreur mythique : L'Exorciste (1973) de William Friedkin.
Si le film a terrifié un bon nombre de ses spectateurs, il a également choqué la majorité de l'équipe de tournage. En effet, Massacre à la tronçonneuse a connu plusieurs complications durant sa production qui s'est étalée sur six semaines au lieu d'une.
Une ambiance malsaine et dangereuse
D'abord, plusieurs incidents ont été reportés. Notamment avec Gunnar Hansen, l'interprète du tueur Leatherface, qui s'est blessé en manipulant l'une des tronçonneuses. Le réalisateur voulait que les outils fonctionnent réellement durant le tournage pour favoriser l'immersion. Heureusement, des accidents encore plus graves ont été évités de justesse. Au moment d'attaquer William Vail (Kirk) avec la tronçonneuse, Gunnar Hansen, qui ne la maîtrisait pas, passa à quelques centimètres à peine du visage de son collègue. Et pour la scène où il doit courir dans les bois avec la tronçonneuse, il tomba par terre et sa tête frôla l'outil.
De plus, en raison du faible budget, le tournage fut éprouvant pour les équipes qui devaient tourner sept jours sur sept et parfois 16 heures par jour. Le tout, dans des conditions difficiles marquées par une forte humidité et des températures élevées, supérieurs à 35 degrés. Gunnar Hansen expliqua à ce propos dans le livre The Texas Chainsaw Massacre Companion :
Je n'avais qu'un seul costume car on n'avait pas d'argent. Ils n'osaient pas le nettoyer de peur que les couleurs délavent avec la lessive. J'ai donc porté le masque 12 à 16 heures par jour pendant un mois.
De même, Dottie Pearl, la maquilleuse, confiait à Télérama (via Europe 1) avoir ressenti, comme toute l'équipe, un sentiment de dégoût sur le tournage.
C'est malsain. Nous travaillons sur un film malsain et nous devenons malades. Nous avons tous un sentiment de dégoût par rapport à nous-mêmes.
Ce dégoût vient également du fait que les décors étaient plus vrais que nature. Ne pouvant pas se payer des effets spéciaux, Tobe Hooper et son équipe ont utilisé de vrais os d'animaux et des peaux de bêtes pour décorer la maison du tueur.
Des actrices poussées à bout
Enfin, le tournage fut extrême pour les actrices Teri McMinn (Pam) et Marilyn Burns (Sally). La première s'est retrouvée suspendue avec une corde entre les jambes lui provoquant une douleur réelle. De son côté, Marilyn Burns a été véritablement poussée à bout pour tourner la scène où son personnage est ligoté à une chaise. Si la séquence ne dure que quelques minutes, il fallu 26 heures pour la tourner. Une situation insupportable pour la comédienne. Massacre à la tronçonneuse a donc été un tournage dangereux et épuisant pour toute l'équipe. Cela se ressent autant dans les témoignages que dans les différentes vidéos des coulisses.