"Megalopolis" de Francis Ford Coppola a été présenté lors du 77e Festival de Cannes et les retours de la presse n'ont pas tardé. Le film a visiblement divisé les journalistes présents lors de l'événement.
Megalopolis : le retour de Francis Ford Coppola
C'est peu dire que Megalopolis était attendu cette année au Festival de Cannes. Présenté cette année en Compétition officielle, le film n'est ni plus ni moins qu'une nouvelle folie de Francis Ford Coppola, réalisateur de la trilogie Le Parain, d'Apocalypse Now ou encore de Dracula. Son dernier long-métrage, Twixt (2011), remonte maintenant à 13 ans, et rien n'a été facile pour monter Megalopolis. Le cinéaste a en effet dû financer lui-même le film à hauteur de 120 millions de dollars. Et si Le Pacte a accepté de le sortir en France, Megalopolis n'a toujours pas de distributeur aux États-Unis à l'heure où nous écrivons ces lignes. Mais alors que le film a enfin été montré à Cannes, les retours de la presse risquent d'en refroidir plus d'un.
En effet, Megalopolis a particulièrement divisé les premiers spectateurs. Il faut dire que le film semble être une expérience très particulière, généreuse et bordélique, en atteste même le synopsis : La ville de New Rome doit absolument changer, ce qui crée un conflit majeur entre César Catilina, artiste de génie ayant le pouvoir d’arrêter le temps, et le maire archi-conservateur Franklyn Cicero. Le premier rêve d’un avenir utopique idéal alors que le second reste très attaché à un statu quo régressif protecteur de la cupidité, des privilèges et des milices privées. La fille du maire et jet-setteuse Julia Cicero, amoureuse de César Catilina, est tiraillée entre les deux hommes et devra découvrir ce qui lui semble le meilleur pour l’avenir de l’humanité.
Le film divise à Cannes
Comme on l'écrivait dans notre avis, pour nous, Megalopolis est "du jamais vu", "une expérience précieuse" qui, en dépit d'un "grand n'importe quoi" assumé, "finit par toucher pleinement au cœur". Nous le caractérisions même de "grand cinéma, dans sa folie, son refus des limites et des conventions, ses idées esthétiques et sa réflexion méta sur le temps qui passe". Et nous ne sommes pas les seuls chez CinéSérie à avoir apprécié la proposition de Francis Ford Coppola. Pour le journaliste Damien Leblanc, le film est "inclassable, unique, dément". Du côté d'Indiewire, David Ehrlich se dit fan de cet "autoportrait criard, épique et tout à fait singulier", tandis que Bilge Ebiri dit avoir "apprécié chaque seconde" du long-métrage.
Sauf que pour d'autres, l'expérience Megalopolis n'a pas été aussi plaisante. En atteste Jérôme Lachasse, qui y a vu "un effroyable nanar (...) avec des acteurs en roue libre". Pour Le Nouvel Obs, le film "vire à la triste farce". Alexandre Janowiak va encore plus loin en estimant qu'il serait "peut-être le moment opportun pour l'Empereur Coppola d'arrêter le cinéma". Pire encore pour Kevin Maher du Times, qui a vécu "138 minutes abrutissantes de thèmes mal conçus, de scènes à moitié terminées, de jeux d'acteurs plats, de salades de mots de dialogue et d'images laides, le tout apparemment à la recherche d'une histoire qui n'existe pas".
La scission est forte donc chez les journalistes qui ont vu Megalopolis, qui obtient, au moment où nous écrivons, ces lignes seulement 50% d'avis positifs sur Rotten Tomatoes. Une note néanmoins en progression par rapport aux 38% annoncés dans un premier temps par Discussing Film. Nul doute que le film continuera de diviser, même auprès du public, lors de sa sortie en salle prochainement.