En 2012, dix ans après la sortie de "Men in Black II", un troisième opus voit le jour. Barry Sonnenfeld est de retour derrière la caméra, et le duo Tommy Lee Jones/Will Smith se reforme pour un nouveau film. Un long-métrage qui connaît un développement chaotique.
Le succès de Men in Black
Initialement, l'univers Men in Black est né à travers des pages de comics. En effet, en 1990, Aircel Comics publie les trois premiers albums de la saga Men in Black, créée par Lowell Cunningham. Très rapidement, les comics rencontrent un certain succès. Cette histoire d'hommes en noir qui enquêtent sur des événements paranormaux sur la planète Terre séduit les lecteurs. Les producteurs Walter F. Parkes et Laurie MacDonald y voient un moyen de lancer une saga cinématographique.
Ainsi, en 1997, Columbia Pictures produit le tout premier volet de la saga Men in Black. Réalisé par Barry Sonnenfeld, le long-métrage rencontre un succès financier monstrueux. Pour un budget de 90 millions de dollars, l'œuvre en rapporte 590 millions au box-office mondial. Un succès mérité, qui s'explique par la mise en scène efficace de Sonnenfeld, par la bande originale de Danny Elfman devenue culte ou encore grâce au duo inédit formé par Tommy Lee Jones et Will Smith, qui propose une relecture originale du buddy movie. Tous les ingrédients sont là pour faire de Men in Black un petit classique. Même la chanson de Will Smith devient un tube.
La naissance d'une saga
Forcément, Columbia Pictures capitalise sur la saga. Un jeu vidéo est développé, quatre saisons d'un dessin animé voient le jour de 1997 à 2001 et surtout, Men in Black II sort en 2002. Toute l'équipe est de retour pour cette suite. S'il rapporte tout de même 445 millions de dollars de recettes au box-office mondial (pour un budget plus conséquent de 140 millions), ce deuxième opus rencontre un développement plus compliqué. La faute à un scénario plus bancal. Et surtout à une conclusion que Barry Sonnenfeld est obligé de retourner à cause des attentats du 11 septembre. En effet, de base, le dénouement de Men in Black II se déroulait au World Trade Center.
Puis commence le long et fastidieux développement de Men in Black III. Dès la sortie du deuxième épisode, le studio est désireux de produire rapidement une suite. Mais Will Smith et Tommy Lee Jones voguent vers de nouveaux horizons. Le premier enchaîne les succès populaires avec des films comme I, Robot et Je suis une légende, avant de disparaître des écrans quatre années consécutives après Hancock en 2008. Le second se tourne vers du cinéma plus dramatique avec des films comme Dans la vallée d'Elah et l'excellent No Country for Old Men. Barry Sonnenfeld se fait quant à lui absent des écrans, à part le temps du décevant Camping Car.
Un développement compliqué
Finalement, après des années d'attente, le développement de Men in Black III est officiellement lancé par Sony en 2009. Et les problèmes commencent rapidement. Déjà, le script est remanié à plusieurs reprises et passe entre de nombreuses mains. Etan Cohen fait la première version, puis David Koepp est chargé de réécrire le scénario, avant que celui-ci ne finisse entre les mains de Jeff Nathanson. Ce dernier trouve l'idée des voyages temporels dans un épisode de la série animée de la fin des années 1990. Si Sony choisit le voyage temporel comme source principale de l'histoire, c'est parce que le studio craint que Tommy Lee Jones ne rempile pas. D'où cette idée de rajeunir l'agent K et de mettre Josh Brolin dans la peau du personnage.
Le tournage débute alors que le script n'est pas totalement terminé. Le maquilleur Rick Baker confie il y a quelques années à Première :
Sur le plateau, des scénaristes écrivaient les dialogues juste avant que les acteurs ne jouent.
Peu de temps avant la sortie du film, Barry Sonnenfeld affirme à Empire que le tournage a débuté alors que le troisième et quatrième actes de l'histoire n'étaient pas écrits.
Des problèmes de casting
Le film rencontre également quelques problèmes de casting. Notamment autour du personnage de Z, le chef des agents en noir, initialement incarné par Rip Torn. Ce dernier, connu pour ses problèmes d'alcool et de violence, est arrêté en 2010, peu de temps avant le début du tournage, après s'être introduit par effraction et muni d'une arme dans une banque. Il est condamné à plus de 2 ans et demi de prison avec sursis. Le scénario est alors remodelé et fait mourir son personnage. Il est remplacé par la comédienne Emma Thompson.
Et malgré tous ces problèmes de développement, Men in Black III rencontre un certain succès. Il faut dire que dix ans après le deuxième opus, les spectateurs ont très envie de revoir J et K sur le devant de la scène. De même, le film marque le retour de Will Smith au cinéma après une pause de quatre ans. De quoi rameuter les foules. Pour un budget de 225 millions de dollars, le long-métrage en rapporte plus de 624 millions au box-office. Le meilleur score des quatre films. Comme quoi, parfois, un tournage mouvementé peut se concrétiser par une réussite.