Leonardo DiCaprio et Russell Crowe font équipe dans "Mensonges d'État" (2008) réalisé par Ridley Scott. Un film d'espionnage qui se veut proche de la réalité.
Mensonges d'État : Leonardo DiCaprio en mission au Moyen-Orient
Avec Mensonges d'État (2008), Ridley Scott s'est lancé dans un thriller d'espionnage avec Leonardo DiCaprio et Russell Crowe en têtes d'affiche. Le premier interprète Roger Ferris, chargé de traquer un membre important d'Al Qaida. Le second joue Ed Hoffman, un agent de la CIA qui aide Ferris dans cette mission. Du moins, jusqu'à un certain point.
On comprend assez vite que, pour Hoffman, Ferris n'est qu'un outil et il n'aura aucun scrupule à mettre l'homme de terrain en danger. L'originalité du film est de voir ces deux protagonistes opposés en tout (l'un dirige les missions depuis une villa aux États-Unis, l'autre est en poste au Moyen-Orient), se croiser à peine tout en ayant, en principe, le même objectif.
De plus, Ridley Scott n'a pas voulu faire un simple film d'action avec Mensonges d'État, mais une œuvre réaliste jusque dans les moindres détails. Le cinéaste n'a rien laissé au hasard, même avec les figurants qui, pour certaines scènes, devaient retirer leurs bijoux et leurs alliances pour incarner correctement des personnes pauvres, qui dans la réalité auraient déjà vendu tous leurs biens.
Un roman à l'origine, inspiré d'éléments réels
Le réalisme du film se ressent aussi lors des opérations menées par Ferris pour infiltrer des groupes terroristes. On pourrait alors penser que Mensonges d'État est tiré d'une histoire vraie, mais ce n'est pas le cas. À l'origine, il y a le roman Body of Lies de David Ignatius, un journaliste du Washington Post. Dedans, l'auteur a cependant utilisé des événements réels.
Il s'est notamment inspiré de l'Opération Mincemeat, qui consista durant la Seconde Guerre mondiale à utiliser le corps d'un homme et à le faire passer pour un officier. Ainsi, des faux documents qu'il avait avec lui ont permis de cacher l'invasion des alliées en Sicile en 1943, en menant l'armée ennemie sur une autre piste. Dans Mensonges d'État, Ferris fait passer un innocent pour l'instigateur d'une attaque terroriste dans le but d'attirer le membre d'Al Qaida, Al-Saleem. Ce qui renvoie au titre VO, Body of Lies, littéralement "un corps de mensonges".
L'ensemble du récit reste donc fictif. Néanmoins, le film comme le roman ont tenté de se rapprocher le plus possible de la manière dont la CIA pouvait opérer. C'est ce qu'expliquait Leonardo DiCaprio lors d'une interview donnée à The Guardian :
Intrinsèquement, une organisation comme la CIA repose sur le secret. Il s'agit d'opérations secrètes, c'est pourquoi nous faisons un film sur les opérations et les pratiques modernes de la CIA. Je pense que nous nous sommes rapprochés autant que possible de la manière dont les États-Unis opèrent dans cette guerre contre le terrorisme.
Enfin, certains personnages auraient également été inspirés de personnes réelles. Comme Hani Salaam (Marko Strong), qui serait une représentation de Sa'ad Khair, ancien responsable des renseignements jordaniens et figure importante de l'espionnage dans les années 2000. David Ignatius aurait rencontré Sa'ad Khair pour créer son personnage dans le roman.