Ce soir France 3 diffuse "Grosse fatigue", la deuxième réalisation de Michel Blanc qui y joue son propre rôle avec Carole Bouquet. Une comédie noire inspirée par le sosie de Gérard Jugnot.
Grosse fatigue : la deuxième réalisation de Michel Blanc
Souvent associé à son rôle culte de Jean-Claude Dusse dans Les Bronzés (1978) et ses suites, Michel Blanc a montré une vraie variété de jeu tout au long de sa carrière. Et en plus d'avoir à son actif près de 80 apparitions devant la caméra, l'acteur s'est montré aussi à l'aise derrière en tant que réalisateur. Ainsi, après un premier long-métrage très bien reçu (Marche à l'ombre en 1984 qui cumule plus de 6 millions d'entrées), Michel Blanc proposa un deuxième film dix ans plus tard, titré Grosse fatigue (1994). Un film dans lequel le comédien joue son propre rôle, tout comme les nombreux interprètes qui l'accompagnent, à commencer par Carole Bouquet. Ce qui rend cette comédie déjantée d'autant plus réjouissante.
Dans Grosse fatigue, Michel Blanc se retrouve un beau jour accusé de tout un tas de crimes. D'après Josiane Balasko, "l'acteur des Bronzés" aurait frappé l'actrice, l'aurait attachée avant de la violer. Bien d'autres plaintes se suivent et la vie de Michel Blanc, qui n'a aucun souvenir de tous ces événements, vire au cauchemar. Heureusement, Carole Bouquet va l'aider. Pensant d'abord être simplement surmené, Michel Blanc va finalement comprendre qu'un sosie est à l'origine de tout.
S'il n'a pas obtenu le même succès que pour Marche à l'ombre, Michel Blanc a tout de même attiré du monde avec Grosse fatigue, qui cumula à sa sortie en salles plus de 2 millions d'entrées. De plus, l'acteur, réalisateur et scénariste fut récompensé au Festival de Cannes 1994 du Prix du scénario (co-écrit avec Jacques Audiard et Josiane Balasko). Durant cet événement, le long-métrage remporta également le Grand prix de la technique, avant d'être nommé aux César, dans la catégorie du meilleur scénario original.
La vraie histoire de Gérard Jugnot
Il faut dire que cette histoire complètement folle de Michel Blanc remplacé par un sosie est, en effet, pour le moins originales. Le plus surprenant est que le scénario s'est inspiré d'une vraie mésaventure qu'a connu un autre membre du Splendi : Gérard Jugnot. L'acteur a découvert un jour qu'une personne lui ressemblant avait usurpé son identité et s'en servait pour faire des animations dans des grandes surfaces de la région parisienne. Dans son article consacré à Grosse fatigue, BFM est revenu sur cette drôle d'affaire racontée par Gérard Jugnot :
Pour Pinot simple flic, j'avais besoin d'un sosie pour le plan final. J'en avais trouvé un qui était sur les 3/4 vachement bien. Il a tourné dans le film et ça lui est monté à la tête. Il s'était inscrit dans une agence de sosie. Mais il était très mauvais acteur et il zozotait un peu. Je l'ai retrouvé un jour à Toulouse. Il faisait des animations du Tour du France.
Gérard Jugnot n'a pas connu le même enfer que dans Grosse fatigue puisque la justice a pu rapidement régler son cas. Cependant, Bertrand Blier (consulté pour le scénario) et Michel Blanc ont estimé que cela pouvait être une bonne base pour un film. Ils ont alors poussé à l'extrême l'idée du sosie. Enfin, Grosse fatigue, qui a donc au casting une quantité de célébrité (dont Charlotte Gainsbourg), a surtout permis de réunir les membres du Splendid après Les Bronzés font du ski (1979). Sont ainsi présents dans leur propre rôle, en plus de Michel Blanc et Josiane Balasko, Christian Clavier, Marie-Anne Chazel, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte et même Dominique Lavanant.