Des années avant "The Batman" et "Les Banshees d'Inisherin", Colin Farrell lance sa carrière en collaborant notamment avec Steven Spielberg, qui le dirige dans "Minority Report". Une expérience inoubliable pour le comédien, marquée par quelques journées compliquées.
Une occasion en or pour Colin Farrell
Après s'être fait remarquer dans l'excellent Tigerland de Joel Schumacher, qui l'enfermera peu de temps après dans une cabine téléphonique new-yorkaise avec Phone Game, Colin Farrell continue son impressionnant début de carrière en tournant sous la direction de l'un des plus célèbres réalisateurs américains avec Minority Report.
En 2002, Steven Spielberg s'attaque à l'adaptation de la nouvelle Rapport minoritaire de Philip K. Dick. Un film de science-fiction auquel l'acteur irlandais a bien failli ne pas participer, puisque son rôle était initialement destiné à un autre jeune comédien en pleine ascension. Interrogé par Yahoo! en juin dernier, 20 ans après la sortie du long-métrage, il explique :
Je crois que Matt Damon était initialement censé tenir le rôle. Il me semble qu'il y a eu un conflit d'emploi du temps. Et j'ai reçu un appel de mon agent qui me disait : "Steven Spielberg veut te rencontrer". Ce qui m'a fait un choc, parce que j'ai grandi en regardant Les Dents de la mer, Rencontres du troisième type et Indiana Jones. On s'est assis et on a discuté. Et on a partagé un sandwich à la sardine, ce qui était suffisant pour moi. Même si je n'avais pas eu le rôle, rien que le fait de partager un sandwich avec Steven Spielberg, c'était exceptionnel.
Mais Colin Farrell hérite bien du rôle de Danny Witwer, agent du ministère de la Justice envoyé pour tester la fiabilité de Précrime. En 2054, cette organisation basée à Washington a empêché tous les meurtres depuis six ans grâce aux précogs, des êtres aux capacités psychiques surdéveloppées. Son chef, John Anderton (Tom Cruise), apprend qu'il serait sur le point d'assassiner un certain Leo Crow dans 36 heures. Il pense être victime d'un coup monté par Witwer et se met à enquêter sur l'affaire pendant que ses collègues le traquent.
Une gueule de bois monstrueuse pendant Minority Report
S'il a depuis remporté un Golden Globe pour Bons baisers de Bruges et collaboré avec une multitude de cinéastes renommés comme Terrence Malick (Le Nouveau monde), Michael Mann (Miami Vice), Woody Allen (Le Rêve de Cassandre) ou encore Steve McQueen (Les Veuves), Minority Report reste une expérience marquante pour Colin Farrell. Le comédien se souvient notamment de l'esprit "compétitif" de Tom Cruise, un partenaire de jeu très "impliqué physiquement". Il poursuit à son sujet, toujours auprès de Yahoo! :
Je me souviens de lui en train de marcher sur le plateau et de crier : 'Est-ce qu'on est en train de faire un film d'action ? Alors pourquoi est-ce que je n'entends rien ?'
L'acteur n'est pas non plus près d'oublier la journée de tournage qui a suivi son 25e anniversaire. Lessivé et en pleine gueule de bois après une nuit blanche, Colin Farrell est alors incapable de réciter une ligne de dialogue, même après plus de cinquante prises. Cité par le Mirror, le comédien raconte en 2019 :
Il y a eu quelques journées compliquées. J'ai demandé à la production dans un élan d'arrogance qu'ils ne me fassent pas travailler le lendemain de mon anniversaire. (...) Je pensais qu'un film à 100 millions de dollars accepterait au moins cette demande. Mais j'ai travaillé. C'était une nuit difficile et je n'avais pas dormi. Le dialogue, c'était : 'Je suis sûr que vous avez tous saisi le paradoxe fondamental de la méthodologie Précrime'. Je m'en souviens encore, 16 ans plus tard, parce qu'il m'a causé tellement d'anxiété. Il devrait être inscrit sur ma pierre tombale. Ma soeur était sur le plateau ce jour-là et elle a dû s'en aller après 56 prises. C'était une catastrophe.
Un désastre qui n'a heureusement pas freiné l'ascension de Colin Farrell.