Dans « Minuscule - La Vallée des fourmis perdues », une petite coccinelle s’égare et trouve refuge auprès de fourmis noires, avant de les aider à mener une bataille contre les cruelles fourmis rouges. Tourné en relief dans les Parcs nationaux du Mercantour et des Écrins, le long-métrage est un mélange réussi d’images de synthèse et de prises de vues réelles. Retour sur la genèse de ce film d’aventure aux décors somptueux.
La grande aventure de Minuscule
Sorti en 2014, Minuscule - La Vallée des fourmis perdues emmène le spectateur au cœur d’une forêt où le calme semble régner. Mais lorsque l’on regarde de plus près, c’est une véritable aventure qui est en train de se jouer. Tandis qu’une jeune coccinelle perd sa famille, deux bandes rivales de fourmis se disputent une boîte de sucres abandonnée. Une histoire d’amitié va progressivement naître au cours de ce récit initiatique, où la petite coccinelle jouera un rôle majeur dans la bataille des fourmis noires contre les redoutables fourmis rouges.
Savoureux mélange de prises de vues réelles et d’images de synthèse, Minuscule - La Vallée des fourmis perdues est une épopée ludique où se croisent western et film muet. Le long-métrage est parsemé de scènes chevaleresques qui raviront les fans du Seigneur des anneaux, à l’image de la descente vertigineuse d’une cascade ou de l’assaut d’une fourmilière. Un pari en 3D réussi qui fait suite à la série Minuscule - La vie privée des insectes, composée de plus de 175 épisodes et diffusée entre 2006 et 2012. Pour les réalisateurs Hélène Giraud et Thomas Szabo, le passage à un format plus long impulsé par le producteur Philippe Delarue semblait évident :
Pour nous, il était important de marquer le passage du petit au grand écran. Nous avons donc décidé de prendre un virage à 45 degrés et de raconter une histoire d’aventure, de quitter la dimension bucolique de la série en passant du bocage normand aux montagnes du Mercantour, du format 16/9 au 2.35 cinémascope. Comme pour la série, nous voulions absolument éviter une représentation anthropomorphique. L'idée était de garder à tout prix une impression de réalisme dans les attitudes des personnages.
L’importance des décors dans Minuscule
Et cette volonté de donner davantage d’ampleur à cet univers est largement visible à l’écran. Si la caméra virevolte parfois au plus près des insectes, notamment lors d’une course-poursuite effrénée entre l’héroïne et des mouches, elle n’hésite pas à se poser de manière régulière pour rappeler au public la grandeur, le relief et la beauté des paysages. Hélène Giraud et Thomas Szabo ont tourné la plupart des plans dans le Parc national du Mercantour et celui des Écrins, convaincus qu’ils conviendraient parfaitement :
Nous savions qu’il existait dans l’arrière-pays de la région PACA des paysages parfaits pour l’univers Minuscule version épique. Lorsque nous avons écrit le scénario nous avions cette région en tête ainsi qu’un livre de photos sous les yeux. Ces images sont devenues tout naturellement des références importantes lors des repérages.
Par ailleurs, une dizaine de décors de studio ont été construits pour les besoins du film. C’est le cas de la maison de l’araignée, clin d’œil à celle de Norman Bates dans Psychose. D’autres éléments du long-métrage, à l’image des différents objets disposés sur la table de pique-nique, centre de toutes les convoitises et point de départ de cette histoire entraînante, reposent entièrement sur des images de synthèse.
Enfin, cette méthode consistant à intégrer des images de synthèse dans des décors réels, bien que peu répandue, avait déjà été utilisée du côté de Disney. En effet, en 2000, le film Dinosaure intégrait les animaux par ordinateur dans des décors filmés aux quatre coins du monde.