Mission Impossible 2 : quand Tom Cruise se la joue James Bond

Mission Impossible 2 : quand Tom Cruise se la joue James Bond

Après le film de Brian De Palma, c'est le réalisateur chinois John Woo qui prend les rênes de la saga pour "Mission: Impossible 2". Sans doute l'opus le plus "James Bond" de la franchise M:I dans ses effets, avec une séquence d'action qui regarde très précisément vers deux films 007.

M:I 2, la tentation 007

L'année de sa sortie, en 2000, Mission: Impossible 2 termine au sommet du box-office mondial, avec 546 millions de dollars encaissés. Le succès commercial est au rendez-vous, mais les critiques se montrent plutôt mitigées, soulignant pour beaucoup que la stylisation de John Woo fait plus tache qu'autre chose... Si le film a vu au fil des années sa cote remonter, le deuxième opus de la saga portée par Tom Cruise continue néanmoins d'occuper une place à part, avec une identité très prononcée.

Celle de John Woo, évidemment, ralentis, fusillades et colombes à la pelle, mais aussi l'identité d'un film produit à l'âge d'or du cinéma d'action. Mission: Impossible 2 transpire ainsi le récent travail hollywoodien de son réalisateur, tout particulièrement Volte-Face. Mais le film a aussi l'ambition de se mettre au niveau de la saga James Bond, qui a retrouvé un succès planétaire en 1995 avec GoldenEye.

Mission: Impossible 2
Mission: Impossible 2 ©Paramount Pictures

Voluptueux, aphrodisiaque, sexy, c'est dans la relation entre Ethan Hunt (Tom Cruise) et Nyah Hall (Thandiwe Newton) que l'influence des codes bondiens se fait le plus sentir. En effet, avant que Daniel Craig ne rebatte entièrement les cartes, on avait pu constater que les relations féminines de James Bond étaient très souvent déterminantes dans ses histoires. Jusqu'à parfois être la cause principale de l'action de 007, comme par exemple dans Goldfinger. On n'a ainsi jamais vu Ethan Hunt aussi playboy, et désirant - à l'exception de son rôle d'homme marié dans Mission: Impossible 3-, que dans le film de John Woo. Et pour parfaire cette dimension très 007, une séquence de Mission: Impossible 2 semble faire une référence directe à au moins deux films James Bond.

L'art de la drague en voiture

Dans la première partie de Mission: Impossible 2, Ethan et Nyah s'engagent dans une course-poursuite au volant de deux puissantes voitures de sport. Une séquence que les américains rangent dans la catégorie "flirtation by car", qu'on pourrait traduire ici par "drague en voiture". Vitesse, accrochages, dérapages, sauvetage in extremis... Pour beaucoup d'observateurs, la séquence est fortement inspirée par celle de GoldenEye. Dans celui-ci, après le prologue, Caroline (Serena Gordon) évalue l'agent 007 (Pierce Brosnan) au volant de son Aston Martin DB5, quelque part sur les hauteurs de Monaco, quand ils se font doubler par une rutilante Ferrari conduite par Xenia Onatopp (Famke Janssen). L'ego de James Bond est froissé, et voici donc une poursuite qui s'engage, sans aucun autre enjeu que celui de se tourner autour.

C'est exactement le même schéma dans Mission: Impossible 2, à la différence que les deux personnages se sont rencontrés la veille et qu'aux hauteurs de Monaco succèdent celles de Séville. Mais pour le reste, tout y est, poussé à l'extrême. La vitesse, les dépassements, les regards et les sourires échangés dans un jeu de séduction dangereux, l'embardée qui provoque une série de 360° dérapés, et l'absence d'un enjeu réel à cette séquence d'action...

On peut même évoquer ici une "référence à tiroirs", puisque la séquence de GoldenEye fait elle-même référence à la première course-poursuite de Goldfinger, lorsque James Bond (Sean Connery) et Tilly Masterson (Tania Mallet) - ils ne se connaissent pas encore, comme plus tard James Bond et Xenia Onatopp - se poursuivent dans les cols des Alpes suisses. Une autre séquence de "flirtation by car", toujours sans enjeu autre que la séduction, peut-être même LA séquence du genre, à laquelle à leur manière GoldenEye et Mission: Impossible 2 rendent hommage.