À l'occasion de la sortie de "Mission: Impossible - Dead Reckoning Partie 1", focus sur la saga culte portée par Tom Cruise, du meilleur réalisateur à la meilleure équipe d'espions, en passant par la scène d'ouverture la plus spectaculaire.
Depuis 27 ans, l’agent Ethan Hunt court autour du globe pour sauver sa peau, celle de ses partenaires et surtout celle du monde entier. Personnage culte iconisé par des réalisateurs singuliers qui ne va pas sans son interprète Tom Cruise, Hunt s’est rapidement imposé comme une figure indispensable au cinéma d’action, comme le furent avant lui James Bond et John McClane.
À ce jour, la franchise dont il est l’étendard est l’une des plus généreuses en termes de séquences de haute volée, ce qui fait de chaque nouvel épisode un événement immanquable. À l’occasion de la sortie de Mission: Impossible – Dead Reckoning Partie 1, retour sur les différents opus qui se regardent, pour la plupart, avec un plaisir incommensurable, malgré des différences de niveau.
De la coupe de Tom Cruise à l’utilisation des masques, en passant par les cascades, quels sont les choix les plus réussis et mémorables de la saga ?
Le meilleur réalisateur ?
S’il ne fallait en choisir qu’un, ce serait probablement Brian de Palma. C’est lui qui a ouvert le bal avec un épisode dans lequel une menace permanente et invisible plane sur Tom Cruise, semblable à celle à laquelle tente d’échapper Cary Grant dans La Mort aux trousses.
Dans ce premier opus sorti en 1996, notre héros voit toute son équipe périr dès les premières minutes. Pour retrouver les coupables, Hunt doit collaborer avec un espion ennemi qui pourrait bien avoir joué un rôle dans les meurtres de ses partenaires.
Brian De Palma manie l’art des faux semblants à merveille dans ce film, notamment lors de l’introduction méta qui résume à merveille les tromperies inhérentes à l’espionnage mais surtout au septième art. Le premier Mission: Impossible est probablement celui qui dupe le mieux son spectateur. Pour réussir cela, il fallait bien un amoureux revendiqué du cinéma d’Alfred Hitchcock ayant bâti une bonne partie de sa carrière sur son obsession envers les films de son prédécesseur.
Si De Palma ne cesse de doubler le public en lui rappelant que ce dernier ne voit que ce qu’il décide de lui montrer, en partie lors des morts successives des membres de l’équipe d’Ethan, le réalisateur réussit également à nous clouer au fauteuil. À chaque nouveau visionnage, des gouttes de sueur se forment au niveau du front lorsque le héros infiltre une pièce ultra sécurisée du QG de la CIA, à Langley. L’équilibre magistral entre les scènes d’action et la construction des plans par Ethan, plein de regards interrogateurs faussement crédules tout au long du film, fait de Mission: Impossible la présentation idéale d'un personnage dont la gestuelle et les attitudes seront brillamment réinventées par la suite.
La meilleure scène d'ouverture ?
Si l’ouverture méta du premier opus est l’une des plus mémorables, il faut bien avouer que celle de Mission: Impossible – Rogue Nation, sorti en 2015, la surpasse aisément. Après avoir iconisé Tom Cruise dans Jack Reacher, Christopher McQuarrie fait de même dès l’introduction de ce cinquième épisode en jouant sur l’absence d’Ethan Hunt.
Alors qu’une cargaison doit être interceptée avant qu’un avion ne décolle, Luther Stickell (Ving Rhames), Benji Dunn (Simon Pegg) et William Brandt (Jeremy Renner) attendent désespérément l’arrivée de leur héros. En quelques secondes, Christophe McQuarrie nous rappelle qu’une mission sans Hunt est bel et bien impossible. Lorsqu’Ethan débarque de nulle part, dans l’herbe et en costard, les célèbres notes de Lalo Schifrin – reprises ici par Joe Kraemer – se lancent et ses coéquipiers, ainsi que le spectateur, peuvent enfin reprendre leur souffle.
Hunt se met alors à faire ce qu’il fait de mieux, c’est-à-dire rattraper quelque chose qui lui échappe – ici l’avion évoqué plus haut - en courant à toute allure. Cette séquence se termine ensuite sur l’une des cascades les plus impressionnantes de Tom Cruise, suspendu dans le vide au cours de l’un des décollages les plus mémorables du septième art.
La meilleure équipe ?
Ce sera, encore une fois, celle de Mission: Impossible – Rogue Nation. Celle du premier épisode partait en lambeaux dès les premières scènes. Celle du deuxième était quasiment inexistante car Tom Cruise prenait toute la place du long-métrage de John Woo. Celle du troisième manquait cruellement d’alchimie et celle du quatrième n’a fait que poser les bases de celle de Rogue Nation, nettement plus solide.
Le film de Christopher McQuarrie confirme tout d’abord que Simon Pegg est un élément indispensable à la saga. Dans cet opus, Benji Dunn prouve qu’il est bien plus que le rigolo de service œuvrant derrière son ordinateur de Mission: Impossible 3 et que l’apprenti espion rêvant d’action de Mission: Impossible – Protocole Fantôme. Réquisitionné par Tom Cruise avant la superbe scène de l’Opéra de Vienne, Benji est le premier à rejoindre Hunt, chassé par la CIA, dans ses pérégrinations. Luther Stickell, figure historique de la saga, et William Brandt, ancien analyste étroitement lié au passé du héros, les rejoindront un peu plus tard au Maroc.
Si ces protagonistes forment un redoutable quatuor, un cinquième membre a clairement fait pencher la balance pour le choix de la meilleure équipe. Ilsa Faust, alter ego d’Ethan Hunt incarné par Rebecca Ferguson, s’est en effet imposée d’emblée comme l’un des personnages les plus charismatiques de la saga. Ambiguë et attachante, elle est d’ailleurs la seule à pouvoir échapper à l’espion de l’agence IMF dans la première partie du long-métrage. Complémentaire avec Ethan Hunt, ce qui se ressent parfaitement lors d’une séquence d’action qui s’apparente davantage à une danse entre les deux personnages, Ilsa a plus que mérité sa place capitale dans les autres épisodes.
Le meilleur méchant ?
Là encore, le choix s’oriente à première vue vers Mission: Impossible – Rogue Nation. Déjà flippant dans Harry Brown et Délivre-nous du mal, Sean Harris trouve avec le rôle de Solomon Lane un personnage froid, brillant et méticuleux, à la tête d’un Syndicat capable des pires immondices. Son regard, son timbre de voix et son élocution donnent l’impression qu’aucun élément ne lui échappe et qu’il maîtrise totalement le cours des événements et le chaos qu’il est en train de semer.
Néanmoins, la palme du meilleur méchant revient au regretté Philip Seymour Hoffman dans Mission: Impossible 3, sorti en 2006. Le trafiquant Owen Davian qu’il interprète réussit à plonger Ethan Hunt dans la détresse la plus totale, en s’en prenant notamment à sa compagne incarnée par Michelle Monaghan. Même lorsqu’il est suspendu dans le vide par Hunt à bord d’un avion, Davian reste impassible. Peu loquace, ce qui fait du bien après les incessants monologues de Dougray Scott dans Mission: Impossible 2, Davian est sans conteste l’une des plus belles réussites de cet opus signé J.J. Abrams.
La meilleure cascade ?
Sans l’implication totale de Tom Cruise dans ses cascades et les idées souvent foisonnantes des cinéastes ayant œuvré sur les différents épisodes, la franchise n’aurait pas grand intérêt. Capable de donner le vertige à un alpiniste, la longue séquence sur le Burj Khalifa de Dubaï dans Mission: Impossible – Protocole Fantôme en est le parfait exemple.
Dans cet épisode sorti en 2011, le fourmillement d’idées dont Brad Bird fait preuve est largement perceptible dans de nombreuses séquences. Après une évasion de prison sur un morceau de Dean Martin et l’explosion du Kremlin – rien que ça -, Tom Cruise se retrouve à devoir escalader le plus haut building au monde à l’aide de gants high-tech. Évidemment, tout ne se passe pas comme prévu et Ethan Hunt se retrouve une nouvelle fois à devoir sauter dans le vide, ce qui provoque des palpitations chez le spectateur à chaque visionnage.
La meilleure utilisation des masques ?
En 1996, Brian De Palma décide de faire des masques un élément primordial de l’intrigue de Mission: Impossible. Inspirée par la série créée en 1966, cette idée a ensuite été reprise dans tous les autres épisodes et certains cinéastes ont décidé de lui accorder plus ou moins d’importance. Brad Bird a notamment habilement parasité leur utilisation dans le quatrième épisode, forçant les espions à s’adapter pour faire sans.
La séquence des masques la plus malicieuse est probablement celle de Mission: Impossible 3. Pour coincer Owen Davian, Ethan Hunt n’a d’autre choix que de se faire passer pour lui. Cela donne une confrontation courte mais très drôle entre les deux versions du trafiquant, durant laquelle la vraie ne semble absolument pas soucieuse de découvrir sa réplique parfaite. Avant cela, Ethan Hunt doit effectuer quelques cascades après avoir revêtu le costume et le visage de Davian, ce qui permet à J.J. Abrams d’offrir à Philip Seymour Hoffman une petite séance d’escalade au cours de laquelle il peut enfin se montrer un tantinet expressif.
La meilleure coupe de Tom ?
Mission: Impossible 2, sorti en 2000, n’est hélas pas beaucoup ressorti dans cette liste. Véritable egotrip à la gloire de Tom Cruise, cet opus est probablement le plus romantique mais également le plus raté, en partie à cause de son méchant caricatural, de son ton particulièrement niais et des attitudes de l’acteur principal qui atteint des sommets de nombrilisme.
Il suffit pour cela de s’attarder sur ses cheveux au vent, qui donnent l’impression d’être aussi prétentieux que lui. Toujours impeccable dans les gunfight, qui valent le détour grâce à la présence du maître John Woo à la réalisation, cette coupe envoie d’ailleurs aisément au tapis celles des autres opus. Tom Cruise en tentera d’ailleurs des alternatives dans les quatrième et cinquième épisodes, qui n’ont hélas pas su l’égaler et ont très rapidement disparu des mémoires. C’est probablement pour cette raison que le comédien a opté pour un rafraîchissement dans Mission Impossible: Fallout et Mission: Impossible - Dead Reckoning Partie 1.
Les meilleurs résultats au box-office ?
Fallout remporte cette catégorie avec 791,6 millions de dollars récoltés au box-office mondial. Protocole Fantôme se place en deuxième position avec plus de 694,7 millions de dollars. Rogue Nation referme le podium avec plus de 682,7 millions de dollars. Mission: Impossible 2 arrive en quatrième position avec 546,3 millions de billets verts, Mission: Impossible en cinquième avec près de 456 millions de dollars et Mission Impossible 3 clôt le classement très loin derrière avec un peu plus de 398,4 millions de dollars de recettes.
Désormais en salles, Mission: Impossible – Dead Reckoning Partie 1 risque de chambouler cette catégorie. Confrontant Ethan et son équipe à un ennemi d'un nouveau genre, ce septième volet aligne les moments de bravoure et propose une variation de nombreuses séquences emblématiques de ses prédécesseurs, s'imposant ainsi comme un condensé de tout ce qu'il y a de meilleur dans l'une des plus grandes sagas du cinéma d'action. Le film introduit enfin de nouveaux personnages mémorables, à commencer par ceux interprétés par Hayley Atwell et Pom Klementieff.
Découvrez ci-dessous la bande-annonce du film toujours orchestré par Christopher McQuarrie, qui est désormais le réalisateur attitré de la franchise.