Mission : Impossible est l'un des plus grands succès de Brian De Palma et le film qui lança la franchise portée par Tom Cruise. Un film pas si spectaculaire dans son ensemble, sauf avec son final qui voit un hélicoptère poursuivre un train dans un tunnel. Une séquence qui aurait pu disparaître du film si le réalisateur n'avait pas insisté.
Mission Impossible : tout commence avec De Palma
Mission : Impossible fait partie des franchises cinématographiques les plus populaires actuellement. Après Mission : Impossible - Fallout qui rapporta près de 790 millions de dollars au box-office, Tom Cruise reviendra prochainement avec un septième et huitième opus. Aujourd'hui, chaque film apparaît parfaitement cadré pour mettre en valeur Tom Cruise dans des cascades folles. Mais tout cela n'aurait peut-être jamais existé sans Brian De Palma qui réalisa le premier Mission : Impossible en 1996. Le réalisateur de Carrie et Scaface avait encore suffisamment la cote à Hollywood à l'époque pour pouvoir être associé à une aussi grosse production. Et ce, en dépit de plusieurs échecs au début des années 1990.
Il propose avec Mission Impossible une relecture de la série, prenant de grandes libertés avec le matériau d'origine. Ainsi, il "ose" supprimer tous les agents de l'IMF dès la première partie du film lors d'une mission à Prague qui tourne mal. Un seul survivant : Ethan Hunt. Celui-ci est alors poursuivi par la CIA qui pense qu'il est une taupe responsable de la mort de son équipe. Il lui faudra réunir un nouveau groupe pour s'échapper et prouver son innocence.
Mission : Impossible fut un grand succès, d'autant plus notable pour un auteur comme Brian De Palma. Ce dernier a pu imposer la majorité de ses idées, ou du moins trouver toujours un terrain d'entente avec Tom Cruise, alors producteur du film. Pour autant, un léger couac s'est produit avec le scénariste du film qui avait une vision bien différente pour la fin.
Le final aurait pu être très décevant
De Palma a commencé à écrire le scénario de Mission : Impossible avec David Koepp - qu'il retrouve après L'Impasse. Mais rapidement un autre scénariste, Robert Towne, a été engagé pour retravailler le scénario. Les deux hommes ont travaillé chacun de leur côté dans des hôtels différents. Une situation compliquée pour De Palma qui, au final, n'a eu d'autre choix que de se mettre du côté de Robert Towne qui avait les faveurs de la star Tom Cruise.
Néanmoins, le réalisateur n'a pas voulu lâcher sa scène finale. Celle-ci se déroule dans le TGV Londres-Paris. Ethan retrouve Claire (Emmanuelle Béart) en se faisant passer pour Jim (Jon Voight). Il dévoile ainsi la trahison des deux personnages mais le "vrai Jim" arrive finalement et tente de s'enfuir. Pour s'évader, il se rend sur le toit du train et attend qu'un hélicoptère vienne le chercher. Mais Ethan et là, et l'hélicoptère est obligé de rentrer dans un tunnel pour poursuivre le train. Finalement, l'engin explose, Jon et son acolyte meurent et Ethan s'en sort in extremis.
Une séquence complètement folle et spectaculaire qui va parfaitement à un film comme Mission : Impossible. Mais Robert Towne voulait supprimer cette séquence. Pour lui, le film devait se terminer dans la soute à bagages où discutent Ethan, Jon et Claire. Un final inimaginable pour De Palma. Devant Tom Cruise, le réalisateur a alors commencé à s'emporter. Pour lui, ils ne pouvaient pas faire un film d'action à plusieurs millions de dollars et le terminer uniquement avec le héros qui retire un masque. Trouvant ça ridicule, De Palma claqua la porte et laissa Cruise et Towne sur ces mots.
Il n'en fallait pas plus pour convaincre Tom Cruise. Le comédien a une vraie maîtrise du spectacle et de ce qu'attendent les spectateurs. Mission : Impossible ne comporte pas un grand nombre de scènes d'action, mais plutôt des moments de tension - la célèbre séquence d'Ethan accroché à un fil. D'ailleurs, le héros ne tire même pas une fois avec une arme à feu. Il fallait au moins terminer de manière grandiose. Tom Cruise a donc donné son aval au cinéaste. Et quand on voit où en est la franchise aujourd'hui, on se dit qu'ils ne s'y sont pas trompés.