La bande-annonce de "Mon crime", nouvelle comédie de François Ozon, place Rebecca Marder au barreau en avocate de Nadia Tereszkiewicz. Actrice des années 30 accusée de “masculinicide”, cette dernière se retrouve au cœur d’un procès où tout le monde semble avoir son mot à dire…
Une bande-annonce au ton burlesque et au look rétro
Après ses deux anciennes comédies datant respectivement de 2002 et de 2010, François Ozon revient, plus burlesque que jamais. Mon crime s’inscrit dans la continuité de 8 femmes et de Potiche, dont l’humour décalé interrogeait déjà le patriarcat. La bande-annonce expose une fois de plus un casting aux têtes bien connues (Fabrice Luchini, Michel Fau, Isabelle Huppert, Dany Boon et André Dussolier), mais aussi aux visages émergents (Rebecca Marder, Édouard Sulpice, Félix Lefebvre et Nadia Tereszkiewicz).
Pour porter ce fardeau, François Ozon a choisi Nadia Tereszkiewicz (Persona Non Grata, Seules Les Bêtes ou encore Les Amandiers). Elle incarne dans Mon crime la jeune Madeleine, fautive du “masculinicide” à l’origine du procès. Actrice sans le sou en plein milieu des années 30, cette présumée coupable est aidée par son amie Pauline, avocate en devenir incarnée par Rebecca Marder (Un Homme Pressé et Simone, le voyage du siècle). La bande-annonce, rythmée par les différents apartés soutenus de regards caméra, nous plonge au cœur de l’affaire médiatique. Grâce à l’adresse directe, chaque personnage nous communique son mot à dire, signe avant-coureur d’une parole potentiellement illégitime…
Mon Crime, un fait sujet à l’appropriation
Dans cette comédie au ton franc, François Ozon nous expose un cas judiciaire où les rapports hommes/femmes sont questionnés.
Encore une fois, il s’agit d’une femme. / Notre crime serait d’être des hommes.
L’opposition est omniprésente et souvent hâtive, comme en témoignent les différents indices laissés par la bande-annonce… La “jeune actrice sans le sou” est ainsi confrontée au “grand producteur Monsieur Montferrand”. De même, la foule du cinéma s’indigne devant actualités filmées, placardant l’image solitaire de Madeleine, et le crime en question est qualifié à tout-va. Il s’agit d’un mystère résolu, de légitime défense, d’un coup de maître, d’une injustice, d’une atrocité ou encore, d’un bénéfice… Ainsi, nous entendons tout et son contraire :
Je confirme le crime de ma cliente, mais je confirme aussi son innocence.
Habitué aux drames (Jeune & Jolie, Frantz ou bien Grâce à Dieu), François Ozon n’hésite pas à défendre certaines causes. À travers ses histoires et personnages, il aborde souvent des problématiques sociétales. Mon crime ne fait a priori pas exception, dépeignant une époque certes révolue mais dont l'influence dans notre société contemporaine est encore prégnante.