En 2015, Vincent Cassel et Emmanuelle Bercot rayonnent dans "Mon roi", très beau drame de Maïwenn qui vaut à son actrice principale le Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes. Mais la réalisatrice avait bien failli confier le rôle principal de son film à une star américaine... À (re)voir ce soir du 27 juin sur Chérie 25.
Mon roi, l'autre grand succès de Maïwenn
En 2015, Maïwenn réalise son quatrième long-métrage, Mon roi. Quatre ans après Polisse, son plus grand succès avec 2,4 millions de spectateurs et une pluie de récompenses, dont le Prix du jury du Festival de Cannes 2011, la réalisatrice est attendue au tournant. Si Polisse l'a fait changer de dimension, elle est sortie épuisée de son tournage, comme elle l'avait raconté à Première, notamment éreintée par des dynamiques parfois antagonistes de groupes. Réalisatrice jusque-là d'un cinéma à la tendance chorale, elle décide alors avec Mon roi de raconter l'histoire plus intime d'une femme prise dans une relation toxique.
Tony (Emmanuelle Bercot) est admise dans un centre de rééducation après une grave chute de ski. Dépendante du personnel médical et des antidouleurs, elle prend le temps de se remémorer l’histoire tumultueuse qu’elle a vécue avec Georgio (Vincent Cassel). Pourquoi se sont-ils aimés ? Qui est réellement l’homme qu’elle a adoré ? Comment a-t-elle pu se soumettre à cette passion étouffante et destructrice ?
Une actrice américaine sollicitée
Pour incarner Tony, héroïne de Mon roi et son double de cinéma - Maïwenn s'est inspiré d'une de ses relations amoureuses pour le scénario -, la cinéaste choisit Emmanuelle Bercot. L'actrice et réalisatrice apparaissant dans Polisse et ayant co-signé son scénario, les deux femmes s'entendent travaillent bien ensemble. La performance d'Emmanuelle Bercot est saluée à l'unanimité, et elle obtient le Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes 2015. Néanmoins, celle-ci n'était pas le premier choix de Maïwenn pour incarner Tony. La réalisatrice avait en effet contacté une star américaine, qui lui avait dit "oui".
À un moment, j’ai pensé faire le film en anglais avec Jennifer Connelly. Je l’adore, j’ai vu tous ses films. Elle avait dit oui, mais il y avait alors dans le script beaucoup plus d’histoires de procès, de scènes où on voyait la carrière d’avocate de Tony démarrer... La loi américaine est foutue de telle façon que ça ne marchait plus si je tournais le film à New York. Il a donc fallu convaincre Emmanuelle. Elle me disait : "Pourquoi moi ? Mais je suis pas belle, je suis pas si, pas ça." Plus elle disait ça et plus je la voulais parce que c’est justement l’histoire d’une fille qui ne comprend pas pourquoi elle est choisie par un séducteur qui pourrait avoir n’importe quelle nana.
Difficile d'imaginer quelqu'un d'autre qu'Emmanuelle Bercot, formidable dans Mon roi, incarner Tony. Mais voir Jennifer Connelly, star de Requiem for a Dream, Blood Diamond ou encore Top Gun : Maverick, dirigée par Maïwenn, aurait très probablement valu le coup.