Matthew Michael Carnahan propose avec sa première réalisation "Mossoul" un film de guerre spectaculaire et ultra-réaliste en adoptant le point de vue d'une unité d'élite de la police de la ville irakienne Mossoul. Disponible le 26 novembre 2020 sur Netflix.
Mossoul arrive sur Netflix
Lorsque le film Mossoul se présente au Festival de Venise puis au Festival International du Film de Toronto en 2019, il n'a pas encore de distributeur. Il plaît aux festivaliers et à la presse présente, autant qu'il interpelle par sa brutalité, son ultra-réalisme et sa narration embedded, donc effrénée. Produit par les frères Russo, bien engagés dans leur carrière post-Avengers, et réalisé par Matthew Michael Carnahan, frère de Joe Carnahan et dont c'est la première réalisation, Mossoul est un film de guerre inédit par son sujet et sa perspective. Initialement prévu dans les salles, la pandémie de covid aura eu raison de ce plan, et c'est finalement sur Netflix que le film est diffusé, à partir du 26 novembre 2020.
Un film américain du point de vue irakien
Il y a dans Mossoul un thème classique du film de guerre, celui d'un petit groupe de soldats lancés dans une mission-suicide, dont ils ne reviendront pas tous... Il faut sauver le soldat Ryan, la série Band of Brothers, voire même Démineurs et récemment 1917, Mossoul raconte comme ces grandes productions la folie collective de la guerre, et la folie - héroïque - des individus pris dans cette guerre.
Mossoul montre ainsi comment un groupe d'élite de la police de la ville de Mossoul en Irak, le Nineveh SWAT team, sauve un jeune policier (Kawa, interprété par Adam Bessa) et l'intègre à son équipe. Ensemble, ils veulent éliminer les dernières forces de l'État Islamique et retrouver ce qu'il reste de leur famille, de l'autre côté de la ville. Mais nous sommes à la fin des combats de la Bataille de Mossoul (octobre 2016 - juillet 2017), et c'est à la coalition internationale que revient la conduite des missions de combat. "Démissionné" par les autorités, le Nineveh SWAT Team refuse de déposer les armes et continue sa mission, sous le commandement du major Jaseem (Suhail Dabbach). Les dix hommes vont ainsi se battre sans relâche, avancer maison par maison, dans une ville entièrement ravagée par les combats où chaque munition compte et chaque minute de repos est à saisir...
Réaliste et violent
Inspiré de faits réels, Mossoul est une plongée fascinante et violente dans un des plus graves conflits des années 2010. Mossoul est un film différent dans sa perspective : tourné au Moyen-Orient avec des acteurs locaux, dans le dialecte arabe de la région, il s'agit de coller au plus près de ces combattants dont on ne parle jamais. Alors que, par exemple, la production précédente des frères Russo Tyler Rake gardait un fort goût de cinéma hollywoodien dans son action et sa construction, Mossoul se débarrasse de ces manières pour proposer le plus grand réalisme possible.
Avertissement : ça tire et explose dans tous les coins, les hommes sont à bout et la mort est devenue la totalité de leur quotidien. Essentiellement à l'épaule, pendant 1h41mn, la caméra se faufile dans des ruelles où chaque pierre peut cacher un explosif, dans des appartements détruits et eux aussi souvent piégés. En effet, la guerre menée par l'État Islamique n'a pour but que le chaos, et dans leur fuite ses combattants détruisent et piègent tout ce qu'ils peuvent. La tension est permanente et la violence prête à surgir à chaque changement de plan. Certaines séquences d'action de Mossoul sont extrêmement brillantes, ne laissant aucun répit aux personnages et aux spectateurs, pour mieux imprimer l'horreur de ce conflit et l'héroïsme bouleversant des hommes du Nineveh SWAT Team.
Mossoul, disponible le 26 novembre sur Netflix.