Jusquau 14 août, France TV propose gratuitement "Free Zone" d'Amos Gitaï, drame méconnu de la filmographie de Natalie Portman qui bouleverse dès la scène d'ouverture.
Natalie Portman en larmes pour ouvrir Free Zone
Free Zone s'ouvre sur un gros plan du visage de Natalie Portman. Présente dans une voiture, la comédienne regarde en direction d'un extérieur pluvieux. Une musique se fait entendre en off, et la jeune femme commence à fondre en larmes. La force de ce plan-séquence réside dans la capacité de Natalie Portman à varier les émotions, à se calmer en reprenant son souffle, avant de pleurer à nouveau, rendant sa performance authentique et son mal-être palpable. Ce n'est qu'après plusieurs minutes (le plan-séquence dure quasiment 10 minutes) que les premiers dialogues se font entendre et que l'intrigue se met en place.
Natalie Portman interprète Rebecca, une Américaine présente à Jérusalem depuis plusieurs mois. C'est après avoir rompu avec son petit ami qu'elle est montée dans le taxi d'Hanna et a commencé à pleurer. Alors qu'elle demande à Hanna de rouler n'importe où, cette dernière lui explique qu'elle ne peut pas la prendre en raison d'un rendez-vous qu'elle a en Jordanie, dans la Free Zone. Rebecca parvient néanmoins à convaincre Hanna de la prendre avec elle. Ensemble, elles chercheront un Américain qui doit de l'argent à Hanna, mais ne trouveront que Leila, une Palestinienne, d'après qui l'argent aurait disparu. Se forme alors un trio de femmes à la recherche de réponses, tandis que se dessine devant le spectateur leurs passés respectifs.
Un film pacifiste sur les femmes dans le conflit Israélo-palestinien
Réalisé par Amos Gitaï, Free Zone a été le premier film israélien tourné en Jordanie. Un choix important de la part du cinéaste, qui propose un discours pacifiste en montrant une union possible entre les peuples, loin des politiques. Ce n'est pas anodin non plus de sa part de mettre en scène trois femmes. Le réalisateur ayant déclaré (via Allociné) : "Passons le pouvoir aux femmes et peut-être que les choses iront mieux".
Ces femmes sont donc Natalie Portman, qui a accepté qu'Amos Gitaï ajoute à son personnage des éléments de sa propre vie, Hanna Laslo (Hanna) et Hiam Abbass (Leila). La seconde a d'ailleurs remporté le Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes en 2005. Mais c'est le trio dans son ensemble qui touche, dégageant une tristesse remarquable comme témoins du conflit. Positif écrivait d'ailleurs au sujet du film : "Vitale, fondée sur une tristesse séculaire, Free Zone est une ballade de notre temps", tandis que Télé 7 Jours y voyait "une parabole intelligente et sensible pétrie d'humanité".
Méconnu au sein de la filmographie de Natalie Portman (31 000 entrées à sa sortie en France), cette œuvre éminemment personnelle (pour Amos Gitaï et son actrice) est à (re)voir gratuitement sur France TV. Attention, le film n'est disponible sur la plateforme que jusqu'au 14 août 2024.