Ted Sarandos, co-PDG de Netflix, soutient que les films "Barbie" et "Oppenheimer" auraient connu le même succès sur Netflix qu'en salles. Il explique que l'expérience de visionnage n'est pas forcément meilleure sur grand écran. Une déclaration qui ne fait évidemment pas l'unanimité à l'heure où les salles de cinéma connaissent une baisse de fréquentation.
Netflix : cette déclaration de Ted Sarandos qui fait bondir les cinéphiles
Dans une récente interview accordée au New York Times, Ted Sarandos, le PDG de Netflix, a déclaré que les films Barbie et Oppenheimer, qui ont été des succès majeurs au box-office en 2023, auraient également captivé une audience massive s'ils avaient été diffusés sur Netflix en streaming.
Sarandos a défendu l'idée, très controversée dans le milieu, selon laquelle la taille de l'écran n'influence pas la qualité perçue du film pour tous les spectateurs, et a illustré cette idée en prenant l'exemple de son fils de 28 ans qui a regardé le classique Lawrence d'Arabie sur son téléphone portable.
Même s'il admet que certains types de contenus, comme les actualités en direct, ne sont pas adaptés à la plateforme, il reste convaincu que les films peuvent avoir un impact significatif sur Netflix, indépendamment de la taille de l'écran. Mais est-ce vraiment le cas ?
Un argumentaire débattu
L'argument de Ted Sarandos repose sur l'idée que l'expérience de visionnage n'est pas universellement meilleure sur grand écran. Cette position est soutenue par l'évolution des habitudes de consommation, où de plus en plus de spectateurs regardent des contenus sur des appareils mobiles, et où nous vivons dans un contexte économiquement compliqué, où le cinéma est devenu un loisir de luxe.
Cependant, il est important de noter que l'expérience collective et immersive du cinéma est difficile à reproduire en streaming. En effet, lorsque nous visionnons un film, nous nous immergeons en totalité dans une bulle, sans distraction extérieure, comme les téléphones portables. La qualité sonore et visuelle d'un cinéma, avec ses écrans géants et ses systèmes audio sophistiqués, renforce également l'immersion, et offre une richesse d'expérience sensorielle difficilement réplicable à domicile.
Cependant, il est également vrai que certains films se prêtent mieux au grand écran que d'autres. Des films à grand spectacle comme Oppenheimer bénéficient de l'immersion totale que seule une salle de cinéma peut offrir. En revanche, des comédies légères peuvent souvent être tout aussi appréciées dans le confort de son salon.
Alors que le streaming continue de gagner en popularité, le futur des salles de cinéma devra inévitablement évoluer. Il est probable que des choix stratégiques devront être faits entre les sorties en streaming et en salle alors que le nombre de films sortant chaque semaine ne cesse d'augmenter (et non proportionnellement au nombre d'entrées, ce qui débouche sur le sacrifice de certains films qui ne sortent que dans très peu de salles).
Les cinémas pourraient bien, dans un futur proche, se concentrer sur une offre "premium", réservant les grands écrans et les technologies de pointe aux films à grand spectacle qui bénéficient le plus de l'expérience immersive unique que seul un cinéma peut offrir, alors que le reste des films pourrait déboucher sur une sortie en streaming.