Arrivé ce vendredi 15 mars sur Netflix, le thriller "La prochaine fois je viserai le cœur" avec Guillaume Canet est basé sur une sordide affaire criminelle, ayant secoué la France à la fin des années 1970. Bien qu'ayant recours à des éléments fictionnels, le long-métrage de Cédric Anger retranscrit avec véracité l'affaire Alain Lamare.
La prochaine fois je viserai le cœur : Guillaume Canet glaçant
Sorti il y a dix ans, le thriller La prochaine fois je viserai le cœur réalisé par Cédric Anger vient tout juste d'arriver sur Netflix. Et connaissant l'appétence du public pour les thrillers basés sur des faits divers sordides, il ne fait pas de doute que le film porté par Guillaume Canet risque de rapidement se hisser dans le Top des longs-métrages les plus visionnés.
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L'intrigue se déroule à la fin des années 1970 dans l'Oise, où la tranquillité de la région est brutalement perturbée par les agissements d'un maniaque. Ce dernier, s'attaquant à des jeunes femmes, crée une atmosphère d'angoisse et de terreur parmi les habitants. D'abord en tentant d'en renverser plusieurs avec sa voiture, il évolue vers des actes plus violents, blessant et tuant des auto-stoppeuses prises au hasard.
Ce tueur semble insaisissable, échappant avec une facilité déconcertante aux enquêteurs et aux barrages, principalement parce qu'il est, contre toute attente, un jeune et timide gendarme. Menant une vie apparemment banale au sein de sa brigade, il est même chargé d'enquêter sur ses propres méfaits. Modèle de discipline et d'engagement dans son travail, sa position lui permet de rester toujours un pas devant l'enquête, jusqu'à ce que la situation lui échappe.
Pour sa prestation glaçante et double, Guillaume Canet a été nommé au César du meilleur acteur en 2015 (récompense finalement remportée par Pierre Niney pour le film Yves Saint Laurent).
L'histoire vraie d'Alain Lamare
Le film La prochaine fois je viserai le coeur de Cédric Anger est inspiré de l'histoire criminelle réelle d'Alain Lamare, un gendarme français qui a commis une série d'attaques contre des femmes à la fin des années 1970 dans la région de l'Oise. L'adaptation cinématographique s'appuie sur le livre "Un assassin au-dessus de tout soupçon" écrit par Yvan Stefanovitch.
Le livre retrace en détail les crimes de Lamare, son double jeu en tant que gendarme enquêtant sur ses propres méfaits, et la manière dont il a finalement été capturé. Le film, tout comme le livre, explore la double personnalité du gendarme, entre l'apparence d'un homme respecté par la communauté et la réalité de ses actions en tant que tueur en série.
Après son arrestation, Lamare a été soumis à plusieurs expertises psychiatriques pour déterminer son état mental. Les rapports étaient contradictoires, certains experts le déclarant psychotique et donc pénalement irresponsable, tandis que d'autres soutenaient qu'il avait pleine conscience de ses actes. Finalement, en se basant sur les conclusions d'une expertise qui diagnostiquait chez Lamare une schizophrénie paranoïaque, la justice a décidé qu'il n'était pas apte à être jugé. Cette décision a empêché la tenue d'un procès, laissant les victimes et leurs familles sans le sentiment d'avoir obtenu justice. Alain Lamare est depuis soigné dans un établissement spécialisé et ne retrouvera pas la liberté.
L'affaire Alain Lamare par ordre chronologique
- Mai 1978 : Découverte d'une voiture abandonnée dans la forêt de Chantilly, avec une vitre brisée, un mouchoir taché de sang, des douilles et un plan de braquage. Cet événement semble initialement anodin, mais est en réalité le prélude de ce qui va suivre.
- Juillet 1978 : Alain Lamare commet son premier acte violent connu en tirant à trois reprises sur une jeune fille de 17 ans dans les rues de Pont-Sainte-Maxence, la blessant à la jambe. Cet acte marque le début d'une série d'attaques contre des individus, principalement des femmes. Peu après, il piège la voiture volée utilisée lors de cette attaque, causant l'explosion du véhicule et blessant gravement un gardien de la paix.
- Août 1978 : Lamare envoie un courrier anonyme à ses collègues, menaçant "de viser le cœur" (qui a inspiré le titre du film) plutôt que les jambes lors de ses prochaines attaques, illustrant sa détermination à tuer.
- Novembre 1978 : Il renverse délibérément une jeune femme de 20 ans à vélo, utilisant un véhicule volé. Peu après, ce même véhicule est retrouvé piégé, blessant un autre policier. Ces actes sont suivis d'un braquage dans un bureau de poste, où Lamare s'enfuit à nouveau au volant d'une voiture volée. Les empreintes trouvées sur les lieux du hold-up sont reliées à celles laissées sur les scènes des autres crimes.
- Décembre 1978 : Une femme de 19 ans est retrouvée blessée par balles et succombe à ses blessures. Avant de mourir, elle décrit avoir été prise en stop par un homme correspondant à la description de Lamare. Peu de temps après, une autre jeune femme de 19 ans est prise en stop puis tirée dessus par Lamare. Elle survit mais reste paralysée, victime des blessures à la colonne vertébrale.
- Avril 1979 : Après avoir volé le véhicule du ministre Georges Gorse et s'être fait passer pour le fils de ce dernier, un portrait-robot ressemblant de plus en plus à Lamare est diffusé. Ce dernier acte d'audace précède son arrestation, suite à la reconnaissance de sa signature graphique sur les lettres anonymes et la corrélation entre ses jours de congé et les dates des crimes.