En 2004, le dieu d'Hollywood Brad Pitt incarne le héros grec et demi-dieu Achille dans "Troie". Un péplum à succès de Wolfgang Petersen, épique et spectaculaire, à revoir d'urgence avant son départ du catalogue Netflix.
Dieux d'Hollywood et héros grecs
Avec le succès de Gladiator en 2000, l'industrie du cinéma s'est reprise d'amour pour le péplum et le film historique à très grand spectacle. Alors il y a eu des catastrophes comme Vercingétorix en 2001, des belles surprises comme 300 de Zack Snyder en 2007, et des superproductions aux résultats mitigés comme Troie, sorti en 2004.
Actuellement disponible sur Netflix, Troie quitte la plateforme le 31 juillet. Plus que quelque jours donc pour en apprécier les qualités (et les défauts).
Troie, comme son titre l'indique, raconte la Guerre de Troie, conflit légendaire de la mythologie grecque. Sur un scénario de David Bienoff, qui adapte très librement le récit qu'en fait Homère dans L'Illiade, Wolfgang Petersen réalise une oeuvre imposante, 2h43 d'assauts meurtriers sur la cité de Troie et de romance sexy entre Achille et Briséis. C'est Brad Pitt, alors au sommet de sa popularité et consacré par ses performances chez David Fincher, qui incarne le héros et demi-dieu grec, seigneur de guerre quasi immortel.
Ce casting oriente d'une manière particulière le récit cinématographique qu'est Troie, puisqu'on parle plus couramment du célèbre personnage d'Hélène (Diane Kruger dans le film), à l'origine de cette guerre mythique. Mais devant la caméra de Wolfgang Petersen, c'est le point de vue d'Achille qu'on adopte.
Brad Pitt sublimé... mais mécontent
Difficile à suivre avec ses grandes ellipses, déstabilisant par la modernité de son adaptation, Troie brille surtout par les performances de son casting principal. Celui-ci, constitué de Brad Pitt, Eric Bana, Rose Byrne et Orlando Bloom, brille aussi bien au combat que dans la dimension romantique du film. On retient notamment le combat spectaculaire entre Eric Bana et Brad Pitt, que les acteurs ont tourné eux-mêmes.
Brad Pitt s'est considérablement musclé et sculpté pour Troie. Icône plastique du cinéma des années 90 et 2000, sa beauté est alors bien celle d'une statue grecque, ses longs cheveux blonds et ses yeux bleu perçants captés avec admiration par Wolfgang Petersen.
Le spectacle est globalement convaincant et fait de Troie un succès commercial avec un box-office mondial s'élevant à 497,4 millions de dollars de recettes. Mais les critiques sont très mitigées. Et plusieurs acteurs désavouent le film, dont Brad Pitt lui-même. Celui-ci avait ainsi expliqué en 2019 au New York Times Magazine :
J'ai dû faire "Troie" parce que je m'étais retiré d'un autre film, alors j'ai dû faire quelque chose pour le studio. On m'a donc mis dans Troie. Ce n'était pas douloureux, mais j'ai réalisé que la façon dont ce film était raconté n'était pas celle que je voulais. J'ai fait mes propres erreurs. Qu'est-ce que j'essaie de dire à propos de "Troie" ? Je n'arrivais pas à être ailleurs qu'au centre du cadre. Cela me rendait fou. J'avais été trop gâté en travaillant avec David Fincher. Ce n'est pas une critique à l'égard de Wolfgang Petersen. "Das Boot" est l'un des plus grands films de tous les temps. Mais à un moment, "Troie" est devenu un film commercial. Chaque plan était du genre "Voilà le héros !". Il n'y avait aucun mystère.