Okja, le nouveau film de Bong Joon-Ho fait énormément parler de lui et pas forcément de manière positive. Ce n'est pas le film en lui-même qui est remis en cause, mais le fait qu'il ait été produit par Netflix. Le film a été le sujet de polémique lors du dernier festival de Cannes. C'est maintenant aux exploitants coréens que le géant du streaming pose problème.
Lors de la 70 ème édition du festival de Cannes, la question Netflix est revenue un bon nombre de fois sur le tapis. Okja et The Meyerowitz stories sont des films produits par la plateforme de streaming qui ont été sélectionnés en compétition officielle. Une sélection qui a été très controversée puisque ces deux œuvres ne connaîtront pas de sortie dans les cinémas français. La cause étant que Netflix refuse catégoriquement de respecter la chronologie des médias français. Celle-ci impose qu'un film sorti en salle doive attendre 3 ans avant que celui-ci soit disponible en VOD. Netflix préfère privilégier ses abonnés en leur évitant une si longue attente.
Mais ce problème n'est pas qu'interne à la France, alors que la plateforme de streaming avait prévu de sortir Okja dans les salles coréennes en parallèle de la sortie en VOD, les exploitants, eux, refusent.
Les chaînes de cinéma refusent Okja
Bong Joon-Ho est un réalisateur immensément respecté en Corée du Sud. Ses films The Host et Snowpiercer ont réalisé de très bons résultats au box-office. Okja, son dernier film, a reçu un accueil critique plus que favorable lors du dernier festival de Cannes.
Malgré tout, cela ne suffit pas pour que les exploitants Coréens cèdent aux exigences de Netflix. Okja aurait dû sortir en Corée le 29 juin en parallèle de sa sortie streaming. Cependant, ce n'est pas du goût des principales chaînes de cinéma du pays qui refusent une diffusion simultanée et veulent qu'Okja soit vu exclusivement en salle.
Les dirigeants de CGV, leader qui possède 39 % du marché (soit 139 salles), ont déclaré qu'une sortie en simultanée perturberait l'écosystème de la distribution cinématographique. CGV souhaite donc que Netflix repousse la sortie du film sur la plateforme de 3 semaines comme la réglementation l'exige. À noter une différence significative avec la France qui exige une période de 3 ans avant que le film puisse être visionné en VOD !
Netflix conserve sa position
Lotte Cinema (31 %) et Megabox (23 %), respectivement second et troisième sur le marché des exploitants soutiennent cette décision. À eux trois, ces chaînes de cinéma représentent 93 % des salles du pays. Next Enternainement World, le distributeur local du film va tenter de se rabattre sur les 7 % restant qui sont représentés par des cinémas indépendants. Les trois franchises préconisent à Netflix de repousser sa date de sortie afin de permettre une exploitation en salle.
Budgété à 60 millions de dollars, ce refus des exploitants représente un manque à gagner important pour le film. Malgré le boycott, le géant du streaming ne compte pas changer sa stratégie et ainsi conserver la date de diffusion prévue sur sa plateforme.
Une projection presse du film aura lieu lundi à Séoul au Daehan Cinema, un multiplex indépendant. Tilda Swinton, Giancarlo Esposito, Steven Yeun, Ahn Seo-Hyun et Byun Hee-Bong seront présents à la conférence de presse qui suivra la projection. La polémique n'a pas encore fini d'être alimentée…