35 ans après, le remake avec Omar Sy d'un des plus grands films d'action sort en salles, et c'est vraiment pas terrible !

35 ans après, le remake avec Omar Sy d'un des plus grands films d'action sort en salles, et c'est vraiment pas terrible !

John Woo réalise le remake de son propre film avec "The Killer" qui se déroule à Paris et met en scène Nathalie Emmanuel en tueuse à gages poursuivit par un policier joué par Omar Sy. Le résultat est un film raté qui devient drôle malgré lui.

The Killer : du grand John Woo

Les cinéphiles adeptes du cinéma d'action hongkongais des années 1980 se doivent de connaître au moins The Killer (1989, sorti en France en 1995) de John Woo. L'un des films les plus importants du réalisateur de Volte-Face (1997) et Mission Impossible 2 (2000) avant qu'il ne parte tourner aux États-Unis. Inspiré par Le Samouraï (1987) de Jean-Pierre Melville et Mean Streets (1973) de Martin Scorsese, le film suit un tueur à gages nommé Jeff. Chargé d'éliminer un groupe de personnes dans un bar, il blesse en même temps accidentellement Jennie, une chanteuse. Celle-ci perd alors la vue. Pris de remords, et tombant amoureux d'elle, Jeff décide d'accepter un dernier contrat pour financer son opération. Mais entre l'inspecteur Li qui fait tout pour l'arrêter, et son ancien boss qui préfère l'éliminer plutôt que de le laisser prendre sa retraite, les choses seront plus compliquées que prévu pour Jeff.

35 ans après avoir livré cet immense film d'action porté par Chow Yun-fat au sommet de sa classe, John Woo a décidé d'en faire un remake. Un projet de longue date (en 1992 Walter Hill et David Giler avaient déjà développé un scénario), qui arrive alors que le réalisateur est désormais loin d'être à son meilleur. Ses dernières productions sont passées inaperçues. Mais on a toujours un mince espoir de retrouver un jour la grandeur du cinéaste qui filme les colombes au ralenti comme personne. Sauf que, sans surprise, sa version américaine de The Killer n'est pas indispensable.

Nathalie Emmanuel face à Omar Sy dans le remake

Reprenant une partie de l'intrigue du film original (mais pas tout), The Killer de 2024 suit cette fois une tueuse du nom de Zee (Nathalie Emmanuel, plutôt stylée). C'est de plus à Paris qu'elle opère en prenant ses contrats auprès de Finn, joué par Sam Worthington en roue libre. Là encore, son assassinat de personnes liées à un trafic de drogue tourne mal puisque Jenn, une chanteuse présente sur les lieux, chute pendant l'attaque et perd la vue. Zee se refuse alors à la tuer et décide au contraire de la sauver d'autres employés de Finn qui préfère éviter d'avoir le moindre témoin. Dans le même temps, l'inspecteur Sey enquête sur cette affaire et se rapproche de celle qui est surnommée dans le milieu la "Queen of the Dead". C'est notre Omar Sy national qui joue ce policier prêt à dégainer tel l'Inspecteur Harry.

The Killer ©Universal Pictures
The Killer ©Universal Pictures

Un ridicule qui en devient drôle

À l'évidence, ce remake de The Killer n'est pas à prendre trop au sérieux. John Woo s'amuse à jouer avec les clichés du genre. Seulement tout n'est pas volontairement drôle. L'exubérance de sa mise en scène dans des séquences d'action plutôt funs étant ponctuée de plans ridicules ou de raccords (son comme image) ratés. Il y a bien sûr du plaisir à voir Nathalie Emmanuel sortir un sabre de sa tenue et dézinguer ses opposants, ou encore voir Omar Sy participer à une fusillade dans un hôpital. Mais entre ces passages, le réalisateur semble avoir abandonné ses acteurs qui se débrouillent comme ils peuvent avec des dialogues absurdes.

Nathalie Emmanuel - The Killer ©Universal Pictures
Nathalie Emmanuel - The Killer ©Universal Pictures

D'ailleurs, malgré un effort d'inclure des dialogues en français (logique pour les policiers français), John Woo se perd avec en passant soudain à l'anglais lors d'une conversation entre Sey et son collègue Jax, interprété par Grégory Montel. Tout cela n'est qu'une petite partie du grand n'importe quoi de The Killer. Pris avec beaucoup de détachement, et en mettant de côté ses longueurs, le long-métrage peut devenir divertissant. Reste que, à l'image des pigeons qui ont remplacé les colombes, ce remake est au film original une version pauvre et qui traine la patte.