Quentin Tarantino revisite l'Amérique de la fin des années 60 dans "Once Upon a Time... In Hollywood". Comme "Inglourious Basterds", le film s'autorise quelques libertés par rapport aux faits et cela ne plaît pas à la fille de Bruce Lee, qui juge que son père n'est pas à son avantage.
Même sans vous parler du film dans les moindres détails, il faut comprendre que Once Upon a Time...in Hollywood n'est pas une reconstitution fidèle d'une ère révolue. Toute la sève du film réside justement dans la subjectivité de Quentin Tarantino, qui parle d'une époque en particulier en n'hésitant pas à réécrire l'histoire pour qu'elle en devienne quelque chose de rêvé par rapport à sa propre sensibilité.
Quand on a vu comment il a corrigé la Seconde Guerre Mondiale dans Inglourious Basterds, on a compris qu'il se servait du cinéma pour revoir l'Histoire sous un angle inédit. Un tel esprit de liberté peut provoquer quelques désaccords. Autant vous dire directement que la fin de Once Upon a Time...in Hollywood vous réserve des surprises si vous vous attendez à une restitution précise.
La fille de Bruce Lee monte au créneau
Il y en a une que le film a particulièrement chagrinée, c'est la fille de Bruce Lee, Shannon. On peut la comprendre. Son père est présent dans une scène, durant un tournage, et sans vous dévoiler tout le contenu de ce passage, on peut vous dire qu'il n'est pas montré à son avantage avec un ton arrogant. Sa rencontre avec le cascadeur Cliff (Brad Pitt) ne tournera pas en sa faveur. Une vision de cette figure assez éloignée de celle que l'on a dans l'imaginaire collectif.
Interrogée par The Wrap, Shannon Lee a fait part de sa déception :
C'était vraiment inconfortable de s'asseoir au cinéma et d'écouter les gens se moquer de mon père. Ici, c'est lui qui a tout ce qu'il souhaite et qui défie Brad Pitt. Ce n'est pas comme ça qu'il était. Il apparaît comme un trou du c*l arrogant plein d'assurance. Et pas comme quelqu'un qui a dû se battre trois fois plus que n'importe qui pour accomplir ce qui a été donné naturellement à tant d'autres.
Son plus gros problème est que Bruce Lee a été forcé de lutter contre un racisme persistant dans l'industrie hollywoodienne et que le film ne rend pas justice à ce combat en allant dans le sens opposé. Si on peut comprend qu'elle en veuille à Tarantino en sa qualité de descendante, sa position l'empêche de pleinement prendre du recul sur la situation. D'un autre côté, on ne serait pas étonné que QT ait cherché la provocation et propose au monde entier sa perception de cette figure importante.
On vous laissera juger tout ça lors de la sortie dans les salles françaises le 14 août prochain.