Le nouveau film d'Olivier Marchal s'appelle "Overdose" et est disponible depuis le 4 novembre 2022 sur Prime Video. Un polar noir et violent, avec un large casting et un scénario aux multiples enjeux. Focus sur cette histoire de flics insomniaques lancés sur la piste d'un go fast meurtrier.
C'est quoi Overdose ?
Après Bronx sur Netflix, qui avait rencontré un beau succès dans le monde, c'est maintenant sur Prime Video qu'Olivier Marchal présente son nouveau film, Overdose. Adapté du roman de Pierre Pouchairet Mortels trafics, Overdose raconte depuis plusieurs points de vues l'interception d'un important go fast entre l'Espagne et la France. On voit ainsi les narcotrafiquants à l'oeuvre, mais aussi la brigade des stupéfiants de Toulouse à leurs trousses, ainsi qu'une équipe de la police criminelle de Paris qui enquête sur une affaire de meurtres. Des meurtres qui vont se révéler avoir un lien avec le go fast en question...
On ne se refait pas, et Olivier Marchal poursuit donc son exploration ténébreuse des mondes policier et criminel dans ce nouveau film, qu'on trouvera aisément encore plus violent et sombre que ses précédents. Le métal des carrosseries et des armes, le cuir et la toile des vêtements, tout est noir, clairement la couleur préférée du cinéaste. Et que ce soit sous le soleil espagnol ou la neige des Pyrénées, les personnages d'Overdose trimbalent inlassablement leurs cernes et leurs mines soucieuses.
Overdose raconte un affrontement sanglant entre flics et voyous. Ce qui le distingue de Carbone et de Bronx, les deux précédents films de Marchal dont le premier ne s'intéressait qu'aux voyous, et le second qu'aux flics. Avec Overdose, le cinéaste propose une vue des deux univers, et pour ce faire a assemblé un très solide casting.
Un joli casting pour un film policier choral
Une fois n'est pas coutume, Olivier Marchal offre le rôle principal de son film à une actrice. Dans la peau de Sara Bellaïche, à la tête des "stups" de Toulouse, Sofia Essaïdi réussit son retour au long-métrage de cinéma, huit ans après Mea Culpa de Fred Cavayé. À ses côtés, elle peut compter sur son fidèle bras droit Bob Fontana, incarné par Kool Shen. Elle n'est pas la seule actrice à tirer son épingle du jeu puisqu'on peut aussi apprécier le jeu tout en sensualité perverse de Naïma Rodric, qui interprète Vanessa Sanchez, la compagne du très violent et principal bad guy d'Overdose : Eduardo Garcia. celui-ci est interprété par Alberto Ammann, célèbre pour son rôle dans la série Narcos.
Dans le rôle d'un flic infiltré au sein de l'équipe des trafiquants, on retrouve Nicolas Cazalé. Il doit veiller à ne pas griller sa couverture auprès de l'ancien pilote de course Willy De Berg (le fidèle collaborateur d'Olivier Marchal Francis Renaud), ou encore du chien fou Saïd Masriche (Nassim Lyes). Côté flics, Assaâd Bouab occupe un rôle important dans la peau de Richard Cross, chef de la police criminelle parisienne. Il dirige un duo de jeunes flics, incarnés par Zoé Marchal et Moussa Mansaly, ce dernier étant bien connu avec son rôle dans la série Validé. D'autres noms connus sont au casting, notamment Catherine Allégret, Kenza Fortas ou encore Simon Abkarian.
Chacun a son impact, plus ou moins grand, sur l'intrigue d'Overdose, mais aucun ne fait paysage dans ce polar aux multiples ramifications.
Le polar français est un sale boulot, mais faut bien que quelqu'un s'y colle
Overdose n'a sans doute pas la qualité de 36 quai des Orfèvres, ni l'ambition de Les Lyonnais ou l'intention tragique de MR 73. Mais il reprend de nombreux éléments de plusieurs films de la filmographie de son auteur, comme s'il était toujours nécessaire de rappeler que le polar français aux gueules burinées vit encore. Alors, on pourra toujours dire que le temps des punchlines machistes est révolu, certes. Que le temps du film policier manichéen malgré ses quelques zones grises est plus que daté, c'est vrai. Mais au risque de déplaire, Olivier Marchal insiste dans cette veine, racontant encore et encore ces histoires de flics et de voyous, déroulant une partition faite de dialogues sur-écrits, d'engueulades hystériques, de nuits interminables, de fusillades assourdissantes.
Overdose ne veut pas dire ou montrer autre chose que ce qu'il montre et raconte : un polar violent conclu par une morale pessimiste. C'est appréciable parfois, peut-être que ça ne l'est pas souvent... Aujourd'hui, parce qu'Olivier Marchal est le seul à proposer un tel cinéma strictement policier, si certains diront que personne ne fait pire, il est peut-être tout aussi vrai que personne ne fait mieux...