En 1983, cette comédie culte qui rassemble la troupe du Splendid, fait un carton dans les salles avec plusieurs millions de spectateurs. Et ce succès, "Papy fait de la résistance", à (re)voir ce soir sur France 2, le doit à l'implication d'un des acteurs les plus célèbres de l'histoire du cinéma français.
L'autre comédie culte du Splendid
En 1981, la troupe du Splendid ne se produit plus ensemble au théâtre, et chacun de ses membres a entamé sa carrière individuelle. C'est pourquoi la pièce de théâtre que créent seuls Martin Lamotte et Christian Clavier en novembre 1981 au Théâtre du Splendid Saint-Martin, Papy fait de la résistance n'est pas considérée comme une création officielle de la célèbre troupe, rendue très populaire par le succès des films Les Bronzés.
Cependant, quelques membres du Splendid sont dans la distribution de cette pièce, en plus des deux auteurs, comme Marie-Anne Chazel, Gérard Jugnot et Bruno Moynot. Mais lorsque, succès sur les planches, la pièce Papy fait de la résistance devient un film, c'est bien quasiment tout le Splendid qui est présent au casting - à l'exception de Marie-Anne Chazel, alors enceinte.
Dans la France occupée, la famille Bourdelle, qui fait partie d'un orchestre destiné à se produire devant les généraux allemands, se trouve confrontée à l'occupation allemande. Leur hôtel particulier est en effet réquisitionné par la Wermacht. La cohabitation s'avère difficile car les Bourdelle sont des résistants actifs. Leur fils Guy-Hubert n'est autre que le super-résistant !
Un grand succès rendu possible par Louis de Funès
À sa sortie en 1983, Papy fait de la résistance récolte de mauvaises critiques, mais le public est largement au rendez-vous. Avec 4,1 millions de spectateurs dans les salles, le film est un grand succès, quatrième film français de l'année derrière L'Été meurtrier, Le Marginal et Les Compères. Pour les membres du Splendid, c'est alors leur plus grand succès (battu par Les Bronzés 3 en 2006), loin devant Les Bronzés (2,3 millions d'entrées), Les Bronzés font du ski (1,5 M) et Le Père Noël est une ordure (1,5M).
Ce succès, Papy fait de la résistance le doit en partie à la présence au début du projet de Louis de Funès, auquel le film est dédié. À l'époque, affaibli et souffrant, Louis de Funès est toujours une icône et la superstar du box-office français. L'acteur, à la popularité inégalée avec - pour ne citer que ceux-là - La Grande Vadrouille, Le Corniaud, la saga Le Gendarme de Saint-Tropez, est sollicité par le producteur Christian Fechner pour rejoindre le casting de Papy fait de la résistance.
En effet, Christian Clavier, Martin Lamotte et le réalisateur Jean-Marie Poiré, qui ont de l'ambition pour leur film, suggérant un budget très conséquent - l'équivalent de 11 millions d'euros sera alloué -, ne sont néanmoins pas assez populaires eux-mêmes pour se permettre de se passer d'une grande star à l'affiche. Ce sera donc Louis de Funès, qui accepte après avoir assisté à une représentation de la pièce, au début du mois de janvier 1983.
Un casting façon Le Jour le plus long pour remplacer Louis de Funès
Avec Louis de Funès associé au projet, le film Papy fait de la résistance est lancé pour de bon. Mais malheureusement, victime d'un nouvel infarctus, il décède le 27 janvier 1983, soit trois semaines après avoir donné son accord. Il est alors décidé de constituer un casting all star pour compenser son absence, comme le rapportait Jean-Marie Poiré (Bertrand Dicale, Louis de Funès, grimace et gloire, 2009) :
On s'est vite orienté vers un multi-star cast, comme Le Jour le plus long.
Ainsi, en plus des membres du Splendid, le casting compte par ailleurs d'autres grands noms, dont plusieurs prestigieux aînés collaborateurs de Louis de Funès, pour une distribution globale impériale : Michel Galabru, Jacques Villeret, Jacqueline Maillan, Jean-Claude Brialy, Jean Carmet et Roger Carel, Jacques François, entre autres, participent à ce film all star. Une conséquence spectaculaire de l'implication malheureusement inaboutie de Louis de Funès dans cette comédie devenue culte, et qui lui rend ainsi hommage.