« Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar », était l'opus le plus compliqué à gérer de toute la saga. La faute, notamment, à Johnny Depp, totalement ingérable, et régulièrement ivre sur le tournage.
Pirates des Caraïbes : au tour de Salazar d'avoir sa vengeance
En 2003, Disney décide d'adapter une de ses attractions en une saga cinématographique. La firme engage alors Gore Verbinski pour mettre en scène Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl. Le film est une réussite totale. La presse comme les spectateurs sont séduits par le blockbuster qui rapporte plus de 654 millions de dollars de recette. Face à ce succès, Gore Verbinski rempile derrière la caméra pour deux autres épisodes qu'il connecte et qu'il filme simultanément. Le Secret du coffre maudit et Jusqu'au bout du monde rapportent 2 milliards de dollars de recettes.
En 2011, c'est Rob Marshall qui prend la relève pour réaliser Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence. Mais ce nouvel épisode n'obtient pas le succès de la trilogie originelle. Même si Johnny Depp est de retour, Orlondo Bloom et Keira Knightley ont abandonné le navire. Pour autant, malgré des critiques majoritairement négatives, La Fontaine de Jouvence rapporte plus de 1 milliard de dollars au box-office. Puis, en 2017, vient le dernier opus en date : La Vengeance de Salazar. Cette fois, c'est le duo Joachim Ronning et Espen Sandberg qui prend la réalisation. Ce cinquième épisode rapporte plus de 794 millions de dollars au box-office.
Une conception difficile
Si La Vengeance de Salazar est (probablement) le moins réussi de la franchise, c'est aussi parce que le tournage était une vraie calamité. Dans la liste des films qui ont donné des sueurs froides aux producteurs, ce cinquième épisode de Pirates des Caraïbes a largement sa place. En effet, les problèmes se sont multipliés pendant sa fabrication. Dès la conception du scénario les choses se sont compliquées. Joachim Ronning et Espen Sandberg avaient en tête d'offrir un nouveau diptyque à la franchise, comme Gore Verbinski en son temps. Diviser une histoire en deux parties. Mais la production, prise par le temps et en manque d'argent, a répondu défavorablement à la requête des deux réalisateurs. Ces derniers ont donc été obligés de raconter leur histoire, pensée comme deux films, en un seul.
Ainsi, le scénario n'avance pas, et la production redoute un échec retentissant. Joachim Ronning et Espen Sandberg retravaillent l'écriture, mais en 2014, Disney reconnaît qu'il n'y a toujours pas de script. Pirate des Caraïbes 5, qui devait sortir à l'été 2015, est reporté en 2016, puis sortira finalement en 2017.
Johnny Depp était ingérable
Sur le tournage, les choses ne se passent pas beaucoup mieux. Les prises de vue débutent en 2015 en Australie. Mais le film est à peine commencé, que des associations de défense des animaux montent au créneau contre la production. En effet, cette dernière a importé des singes, utilisés pour faire de la figuration aux côtés de Geoffrey Rush dans la peau de Barbossa. Une décision qui pousse les associations de défense des animaux à manifester contre ce tournage.
Quelques semaines plus tard, Johnny Depp se blesse à la main, ce qui retarde la production. Il est rapatrié aux Etats-Unis pour se faire opérer. Le tournage est donc bloqué pendant un mois, mettant le reste de l'équipe en chômage technique.
Mais quand la star revient, elle n'est plus la même. Apparemment, Johnny Depp arrivait constamment en retard et totalement ivre sur le plateau de Pirate des Caraïbes 5. Impossible de travailler correctement avec le comédien qui impose une mauvaise ambiance. Toute l'équipe est contrainte de s'adapter aux humeurs de Johnny Depp, qui traverse une mauvaise passe selon son agent. D'après The Hollywood Reporter, l'acteur abusait trop de l'alcool, et avait beaucoup de difficultés à se lever le matin. Les producteurs et l'agent de Johnny Depp se renvoyaient la balle pour régler ce problème, sans succès.
Jerry Bruckheimer, producteur ancestral de la franchise Pirates des Caraïbes, et ami de Johnny Depp, a pris la défense de ce dernier. Toujours à The Hollywood Reporter, voilà ce que déclarait le producteur :
Il faut comprendre toute la pression que subissait Johnny en Australie. Parfois, des hélicoptères le suivaient jusqu'à son domicile. Il y a avait tellement de journalistes en face de sa maison que des sandwicheries ambulantes venaient les approvisionner.
A tout ceci s'ajoute évidemment sa relation déjà tendue avec son ex-épouse Amber Heard, qui venait parfois rejoindre l'acteur en Australie, compliquant ainsi encore plus le tournage. Au final, ces retards, ces réécritures et le comportement limite de Johnny Depp ont entraîné la mise à disposition d'un budget de plus de 320 millions de dollars pour Pirate des Caraïbes 5. En comparaison, le premier film avait un budget de 140 millions de dollars...