En 2011, Maïwenn réalise sans doute le meilleur film de sa carrière : "Polisse". Porté par Karine Viard et JoeyStarr, le long-métrage suit le quotidien de plusieurs agents de la BPM. Mais alors, est-ce que le film est adapté de faits réels ?
Polisse, aux côtés de la Brigade de Protection des Mineurs
En 2011, pour son troisième long-métrage en tant que réalisatrice, Maïwenn se lance dans un film coup de poing avec Polisse. Porté par Karine Viard, JoeyStarr, Marina Foïs, Nicolas Duvauchelle, Emmanuelle Bercot ou encore Maïwenn elle-même, le long-métrage suit le quotidien violent et éreintant de quelques agents de la Brigade de Protection des Mineurs. Gardes à vue de pédophiles, arrestations de pickpockets mineurs, dépositions d’enfants maltraités, etc. Comment ces policiers arrivent à trouver l’équilibre dans leurs vies face à la réalité contre laquelle ils sont confrontés ?
Nommé à 10 reprises aux César, dont la catégorie Meilleur film, Polisse est reparti avec deux statuettes : celle du Meilleur jeune espoir féminin pour Naidra Ayadi et celle du Meilleur montage. Le film fut également un succès populaire avec plus de 2,4 millions d’entrées sur le territoire français.
La grande force de Polisse c’est surtout son réalisme. Maïwenn plonge au plus près de la vie de la BPM, et certaines histoires semblent avoir été vécues. Mais alors, est-ce que Polisse est adapté de faits réels ?
Tout est vrai selon Maïwenn
C’est en tombant sur un documentaire consacré à la Brigade des Mineurs que Maïwenn a voulu réaliser Polisse. Avant de se lancer dans la production de son long-métrage, la cinéaste a passé du temps au sein d’une brigade des Mineurs pour voir leur quotidien et les folies auxquelles sont confrontés les policiers. C’est ce qu’elle a expliqué au micro de Telestar :
Je n'ai pas arrêté de passer d'un groupe à un autre en prenant des notes, j'étais comme une éponge pour m'imprégner au maximum de ce que je voyais. Même pendant les trois heures de pause-déjeuner, ou le soir, au moment de l'apéro, je ne les lâchais pas pour ne rien perdre de leurs discussions, et je posais des milliers de questions.
Ainsi, Maïwenn a réutilisé les histoires qu’elle a pu entendre dans Polisse. Elle a repris les anecdotes des policiers pour les incorporer dans son œuvre. Par exemple, la scène de confrontation entre le grand-père et sa petite fille est inspirée d’un reportage intitulé Ma petite chérie, réalisé par Christine François en 1998. D’autres dialogues et plans du film sont des copier-coller de faits réels qui ont été racontés dans le documentaire Brigade des mineurs de Christine François et Rémi Lainé.
Une réalité plus tragique
Autre exemple, la scène de la traque d’une femme alcoolique et toxicomane ayant récupéré de force son bébé chez les services sociaux pour ensuite le faire tomber sur le trottoir est également inspirée d’une histoire vraie. D’après Europe 1, cette séquence est calquée sur l’existence d’une « jeune maman SDF qui a donné naissance à une petite fille, décédée sur un trottoir de la rue de l'Observatoire (XIVe), où ses parents avaient trouvé refuge ».
En couple avec un homme vivant sous une tente, cette femme était déjà mère d'un garçon de 4 ans qui lui a été retiré par les services sociaux, comme c'était le cas du personnage de Polisse. Si dans le long-métrage, le bébé est simplement blessé, dans la vraie vie, l’enfant n’a pas survécu à ce terrible accident.
Ainsi, si Polisse n’est pas, à proprement parlé, une histoire vraie dans son ensemble, Maïwenn s’est inspirée de véritables histoires que les policiers de la Brigade des Mineurs lui ont racontées. Si les personnages sont fictifs, les situations, elles, sont malheureusement déjà arrivées par le passé…