Dernier projet hollywoodien de Wolfgang Petersen, "Poséidon" confirme le goût du cinéaste pour les films catastrophe. Le réalisateur a d’ailleurs glissé plusieurs clins d’œil à des références du genre dans ce survival marin.
Poséidon : piège en haute mer
En 1982, Wolfgang Petersen est révélé au monde entier avec Le Bateau, qui plonge le spectateur dans un sous-marinier allemand pendant la Seconde Guerre Mondiale. 34 ans plus tard, en 2006, le réalisateur qui s’est entre-temps imposé à Hollywood se penche sur un autre désastre maritime et cauchemar claustrophobe avec Poséidon.
Tout juste auréolé du succès de Troie, le cinéaste est alors déjà passé maître dans l’art de la catastrophe. Dans Alerte !, un singe transmet aux hommes un virus mortel qui se répand à une vitesse hallucinante (tiens, tiens). Dans Air Force One, c’est le président des États-Unis et tout son équipage qui se retrouvent en danger lorsque le célèbre avion est détourné par des terroristes. Enfin, dans En pleine tempête, des pêcheurs de Gloucester incarnés par George Clooney et Mark Wahlberg se retrouvent au cœur d’un cyclone.
La mer est loin d’être agitée au début de Poséidon. Le séjour se déroule plutôt bien sur ce paquebot dont le design est basé sur celui du Queen Mary 2. Mais la soirée festive de la Saint-Sylvestre est violemment stoppée par une vague scélérate qui provoque le retournement du navire.
Refusant de rester aux côtés des autres rescapés dans la salle de bal, parmi lesquels le capitaine Bradford (Andre Braugher), un groupe de survivants décide de tenter sa chance en remontant les niveaux pour atteindre la quille. Kurt Russell, Josh Lucas, Emmy Rossum et Richard Dreyfuss incarnent ces personnages déterminés à échapper à la noyade.
De nombreux clins d’œil
Le Poséidon a connu plusieurs aventures cinématographiques avant le film de Wolfgang Petersen. La première adaptation du roman de Paul Gallico, L’Aventure du Poséidon, remonte à 1972. Gene Hackman, Ernest Borgnine, Shelley Winters, Roddy McDowall, Leslie Nielsen et Carol Lynley interprètent les naufragés dans cette version. L’ouverture du long-métrage de 2006, dans laquelle Josh Lucas fait son jogging sur le pont du bateau, est un emprunt direct à l'introduction de son prédécesseur.
En 1979, Irwin Allen, producteur du premier opus, signe une suite intitulée Le Dernier secret du Poséidon. Dans cette dernière, le capitaine d’un remorqueur interprété par Michael Caine tente de secourir les survivants de la croisière. En parallèle, des terroristes rejoignent l’épave pour en voler l’or et le plutonium. Sally Field, Telly Savalas, Shirley Knight, Karl Malden ou encore Peter Boyle complètent la distribution de ce volet orchestré par un autre spécialiste du genre, auquel on doit notamment L’Inévitable catastrophe.
Wolfgang Petersen ne manque d’ailleurs pas de lui rendre hommage dans Poséidon. Le nom du personnage de Kurt Russell est Robert Ramsay, soit le même que celui du maire de San Francisco joué par Jack Collins dans La Tour infernale. Un classique porté par Paul Newman et Steve McQueen, réalisé par John Guillermin et produit par Irwin Allen.
Enfin, Kurt Russell explique dans une scène avoir été pompier. Un métier qu’il a effectivement exercé dans Backdraft de Ron Howard, dans lequel il tente de contenir les violents incendies provoqués par un pyromane.
Le dernier film hollywoodien de Wolfgang Petersen
Lors de sa sortie, Poséidon est un échec. Doté d’un budget de 160 millions de dollars, le long-métrage le rembourse tout juste en récoltant 181 millions de dollars de recettes mondiales. Wolfgang Petersen s’éloigne d'Hollywood et met dix ans avant de réaliser un autre film. Après son retour dans son pays natal, il dévoile en 2016 Braquage à l’allemande, une comédie criminelle avec Til Schweiger inédite en France jusqu’à sa diffusion en mars 2021 sur OCS.
Au cours d’une interview accordée à la Deutsche Welle, le cinéaste déclare avec amertume :
Ce que je n’aurais probablement pas dû faire, c’est le film Poséidon. J’étais sur une lancée à ce moment-là. Dans la ligne de mire, Alerte !, Air Force One, En pleine tempête, Troie - j’ai fait tous ces films d’affilée, et chacun a eu plus de succès que le précédent. Cinq d’affilée. Alors ils se sont dit : ‘Wolfgang peut tout faire. Donnez lui juste l’argent. Tout ira bien’. Mais ce n’était pas le cas. Je n’aurais pas dû le faire, parce que ça ne marche pas comme ça. À un moment donné, vous échouez.